Législative partielle : à Béziers, PS, UMP et FN jouent la proximité pour mobiliser
Dimanche, les électeurs de la 6e circonscription de l'Hérault votent à nouveau pour élire leur député. Crise à l'UMP, difficultés du gouvernement... Depuis juin, le contexte a changé. Qui va en profiter ? Reportage.
POLITIQUE – "Ce qui se passe entre Copé et Fillon est regrettable, mais ça les regarde. Moi je n'ai qu'une seule opinion, je la garde." Brigitte est formelle : elle glissera dans l'urne le même bulletin qu'en juin, dimanche 9 décembre, pour la législative partielle de la 6e circonscription de l'Hérault.
Ce scrutin est organisé à la suite de l'invalidation de l'élection de la socialiste Dolorès Roqué. Face à elle, le candidat UMP Elie Aboud, battu de dix voix en juin, bénéficie d'une seconde chance. Lui qui espérait tirer profit des difficultés du gouvernement se retrouve en porte-à-faux avec la guerre des chefs à l'UMP. Et si c'était le FN qui en profitait ? Francetv info est allé voir sur place.
Pour les candidats, un recentrage sur le local
A l'UMP, la guerre des chefs, connaît pas... La campagne électorale a mal débuté pour Elie Aboud : son coup d'envoi a été donné au lendemain de l'élection contestée pour la présidence de l'UMP, le 19 novembre, le contraignant à changer de stratégie. Au départ, ce médecin d'origine libanaise et premier adjoint au sénateur-maire de Béziers, Raymond Couderc (UMP), voulait finir sa campagne par un meeting avec Jean-François Copé, dont il est proche. Il y a renoncé. "C'est un acte assumé : je n'ai pas voulu de Parisiens à mes côtés", explique-t-il.
Au PS, on assume la politique du gouvernement. Dolorès Roqué, enseignante et syndicaliste, joue elle aussi la carte de la proximité depuis le début de la campagne. Surtout, face à l'UMP divisée, elle mise sur l'unité, tant au niveau local que national. Elle a obtenu le soutien du candidat socialiste dissident de juin et des ténors du parti, dont celui du premier secrétaire du PS, Harlem Désir. Ce qui ne fait pas oublier les débuts difficiles de l'exécutif socialiste. "Le gouvernement n'a pas connu d'état de grâce. Sur le terrain, des impatiences se font entendre", reconnaît-elle devant un thé à la menthe dans un café de La Devèze, un quartier populaire de Béziers, où elle a tracté.
Pour les électeurs, résistance locale et désillusion
Militants et sympathisants UMP résistent. Comme le candidat de leur parti, ils tentent d'oublier "ce qui se passe à Paris". "Certes, on appartient à l'UMP, mais une seule équipe œuvre pour l'élection de Elie Aboud, et elle est unie", argue après le meeting de lundi Maguy, agent administratif territorial, militante depuis trente ans. Comme elle, les militants présents sont revigorés par cette campagne, loin du désenchantement qui a poussé certains adhérents à se débarrasser de leur carte.
Chez les sympathisants aussi, on assure ne pas avoir changé d'avis. Sur le marché de La Devèze, Jamel et Julie (les prénoms ont été changés), commerçants, avouent à demi-mot pencher pour l'UMP. Ils ont peu suivi la crise du parti, et insistent pour dire qu'ils voteront pour le même parti qu'en juin. Ils préfèrent se décider en fonction de ce qu'ils savent des candidats.
Des électeurs démobilisés. Ecœurés par ce "duel de personnes pour le pouvoir", certains bouderont toutefois les urnes. La trentaine, "Biterroise depuis toujours", une salariée d'un magasin du centre de Béziers se retrouve habituellement dans des valeurs de droite "moderne". Cette fois, aucun candidat ne lui plaît. Elle n'ira donc pas voter dimanche, car elle a "d'autres choses à faire". "Tous les politiques agissent dans leur seul intérêt donc ce n'est pas la peine de se déplacer", estime un peu plus loin un couple de commerçants, installé depuis 1989 dans le centre-ville. "Pour la première fois", ils n'iront pas voter, sauf si le FN est présent au second tour, "pour faire barrage".
A une dizaine de kilomètres, sur le boulodrome de Portiragnes, une commune de 3 100 habitants en bord de mer, Edouard (prénom changé) ne votera pas non plus au premier tour. Comme d'autres retraités, il est déçu par les députés et regrette de ne pas les voir plus souvent. Du même avis, Serge, 63 ans, secrétaire du club de pétanque, n'a pas hésité à affirmer, en voyant arriver France Jamet : "C'est bien que certains viennent."
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