Grâce à Nav'Solidaire, des prothèses recyclées vont à nouveau servir en Afrique
Récupérer des prothèses de jambe inutilisées pour les emmener par bateau en Afrique de l’ouest afin d'être redistribuer aux plus démunis, c’est l’ambition de Nav’Solidaire, une association qui organise son deuxième convoyage vers la Gambie en ce mois d’octobre. #IlsOntLaSolution
À l‘origine de ce projet, il y a une histoire très personnelle, celle d’Antoine Michel. Soigné pour un cancer à 17 ans (un ostéosarcome, un type de cancers hautement agressif qui se développe à partir d'un os), il est victime neuf ans plus tard de graves complications au genou gauche. Antoine est amputé.
Conscient d’avoir été accompagné et bien pris en charge, il pense à tous ceux qui n’ont pas cette chance dans des pays où le système médical et le niveau de vie ne permettent pas aux personnes handicapées de s’appareiller. Dans le monde, on estime leur nombre à 80 millions.
Une aventure humaine
En compagnie de quatre ami(e)s passionné(e)s comme lui de voile et de voyages, il crée en 2020 Nav’Solidaire avec un objectif simple : recycler et redistribuer aux personnes amputées les plus démunies, du matériel prothétique qui n’est plus utilisé en Europe.
Pourquoi ce matériel ne sert-il plus en France ? "Parce qu’au bout de cinq ans, les prothèses ne sont plus garanties. La Sécurité sociale réappareille les patients avec du matériel neuf", explique Guillaume Perot, le trésorier de l’association Nav'solidaire. Mais si elles ne sont plus garanties, ces prothèses et leurs composants sont encore en bon état. L'idée d'Antoine est donc d'éviter un grand gaspillage tout en faisant profiter de cette ressource au plus grand nombre.
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Un réseau de pros et de bénévoles
Il a d'abord fallu mettre en place un réseau de collecte. Depuis le lancement de cette aventure, une cinquantaine de cabinets d’orthoprothésistes (soit 45 points de collecte) se mobilisent et récupèrent les prothèses des membres inférieurs et supérieurs. Collectés par des bénévoles, ces pièces sont acheminées à Hauteville-sur-Mer (Manche).
C'est là qu'est basé l’atelier de l’association. Un lieu qui ressemble à une drôle de caverne d’Ali Baba avec des cartons de pièces détachées de prothèses (genoux de jonction, tubes, pilons, pieds), des manchons, des bonnets et gaines, des outils d’atelier, des dispositifs de suspension et des bretelles orthopédiques. Tout ce matériel est démonté, nettoyé et rangé.
Solidarité maritime
Reste ensuite l’acheminement par voie maritime. Une option choisie pour son faible bilan carbone car il s’agit de bateaux à voile qui permettent d’atteindre des endroits plus difficiles d’accès comme Saint-Louis au Portugal. Autre particularité : ces bateaux sont ceux de plaisanciers qui font le trajet et qui acceptent d’accueillir la marchandise à bord.
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Direction la Gambie
En novembre 2021, deux bateaux sont partis pour la Gambie (où se trouve l’un des plus grands centres adaptés, avec des professionnels qualifiés), chargés chacun d’une centaine de prothèses.
Du matériel distribué au Mobily Center de Banjul où le manque de matériel est important. Quand des pièces ne sont pas disponibles (genoux, les tubes ou autres), “il faut se les procurer ou bien à Dakar, ou bien en acheter sur le réseau mondial, qui arrive donc bien souvent d’Europe… ou de Chine" : "Ce qui signifie que le coût de la prothèse n’est plus le même et donc l’accessibilité pour des personnes en situation précaire est remise en cause”, peut-on lire sur le site de l’association. Une fois les pièces distribuées dans les centres, les prothèses sont recomposées, adaptées et fixées individuellement par des techniciens.
Nouvelle aventure
Le 15 octobre, c’est un bateau chargé de 200 prothèses qui partira pour la Gambie. Pour financer ce voyage, Nav’Solidaire s’appuie sur les dons. Elle organise aussi des ventes aux enchères en faisant appel à des artistes. Cette année, ils ont été près de 75 à participer (contre une cinquantaine l’an passé). Le prix des lots mis en vente est uniquement basé sur la générosité des acheteurs. En 2021, grâce à cette vente aux enchères, l’association a pu envoyer près de 1 500 composantes au centre d’appareillage de Banjul, en Gambie, ce qui avait permis à 95 personnes de marcher à nouveau.
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