Violence à l'école : "La question des moyens est au cœur du problème"
Un enseignant du collège Elsa Triolet, à Saint-Denis, dénonce un "désengagement de l'État" après qu'une de ses collègues a été braquée jeudi dans sa classe.
Les personnels du collège Elsa Triolet, à Saint-Denis, ont appelé les parents, les élèves et les enseignants du département à manifester samedi sur le parvis de la basilique de Saint-Denis, après qu'une de leur collègue a été braquée jeudi dans sa classe. Elle faisait cours quand des jeunes ont fait irruption et lui ont tiré dessus avec un pistolet à billes. "C'est un climat général qui se dégrade à Saint-Denis et dans le département", estime sur franceinfo l'un de ses collègues, qui témoigne de manière anonyme. "On ne peut que constater un désengagement de l'État", selon lui.
"Ces évènements sont d'une gravité extrême", s'alarme cet enseignant. Une intrusion dans un établissement scolaire, "ce n'est pas forcément fréquent", dit-il mais cela représente bien le "le climat général qui se dégrade à Saint-Denis et dans le département".
Nos élèves sont les premières victimes au quotidien de ce climat de violence. Ça représente l'abandon du territoire, du département de Seine-Saint-Denis.
Un enseignant du collège Elsa Trioletà franceinfo
"Nous, on œuvre tous les jours pour apaiser le climat scolaire, pour que nos élèves se sentent bien dans leur collège, qu'il soit ouvert sur le quartier, que les parents y soient les bienvenus", explique l'enseignant. "Mais quand on voit l'état des services publics, que ce soit au niveau de la Santé, de la protection de l'enfance, de la protection judiciaire ou de l'ASE mais aussi de la MDPH (Maison départementale pour le handicap), qui sont totalement engorgés, saturés, on ne peut que constater un désengagement de l'État", déplore-t-il.
"Nous, on veut faire des actions de prévention"
"Un assistant d'éducation pour 89 élèves […] deux CPE pour 578 élèves", ne permettent pas "un suivi et un accompagnement serein de tous les élèves", insiste l'enseignant qui ne croit pas en l'installation de portiques de sécurité ou de fouilles pour endiguer la violence. "Les établissements scolaires ne doivent pas devenir des bunkers ni des prisons", dit-il. "Nous, on veut faire des actions de prévention, on a besoin d'avoir du temps pour se mettre en relation avec les associations de quartiers, avec les médiateurs, avec les éducateurs. La question des moyens est au cœur du problème", résume-t-il.
À regarder
-
Du Maroc au Népal, en passant par Madagascar, la génération Z structure ses luttes sur Discord
-
À Londres, le café c'est dans les toilettes
-
Temu, Shein... ça va coûter plus cher ?
-
C'est très compliqué dès qu'on parle de la France
-
Départ anticipé d’E. Macron : “La seule décision digne qui permet d’éviter 18 mois de crise”
-
Donald Trump : le Venezuela dans sa ligne de mire
-
Hommage à Samuel Paty : des minutes de silence "inutiles" pour sa sœur.
-
Avion low cost : payer pour incliner son siège
-
Otages français en Iran : l'appel de détresse de leurs familles
-
Cédric Jubillar : ses défenseurs passent à l'attaque
-
Salomé Zourabichvili : "La Russie utilise la Géorgie comme test"
-
Se faire recruter dans l’armée par tirage au sort ?
-
La détresse de Cécile Kohler et Jacques Paris, otages en Iran
-
Le fléau des courses-poursuites à Los Angeles
-
Se soigner risque-t-il de coûter plus cher ?
-
Bac sans calculette : les conseils de Lucas Maths
-
Menace des drones : la France déploie ses armes
-
Un couple sauvé des eaux au Mexique
-
Ces méthodes spectaculaires contre les courses-poursuites
-
Opération anti-drogue : 400 policiers mobilisés à Grenoble
-
En Turquie, une femme sauvée in extremis devant un tramway
-
14 milliards d'impôts en plus, qui va payer ?
-
Gaza : comment désarmer le Hamas ?
-
Menace sur les réseaux : 100 000 euros pour t*er un juge
-
Cédric Jubillar : 30 ans requis contre l'accusé
-
Impôts, retraites, que prévoit le budget 2026 ?
-
Rihanna, reine des streams sans rien faire
-
Que changera la suspension de la réforme des retraites si elle est votée ?
-
Salaire : êtes-vous prêts à jouer la transparence ?
-
Ici, des collégiens dorment à la rue
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter