: Reportage Pas-de-Calais : une "psy des rues" à la rencontre des jeunes qui n'osent parler de leurs angoisses
Accompagnée par des éducateurs à Harnes, la psychologue clinicienne Célya Moungari établit le contact avec les adolescents et gagne leur confiance. Ce dispositif va être testé pendant un an dans les quartiers de plusieurs communes du Pas-de-Calais.
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À Harnes dans le Pas-de-Calais, Nordine et Myriam, les deux éducateurs, arrivent sur le terrain de basket avec Célya, la psychologue de rue, Nordine s'adresse à un groupe de jeunes : "Pour ceux qui ne connaissent pas, on est éducateurs spécialisés, on intervient sur le quartier. Et là, on est accompagnés par notre collègue Célya parce qu'on a une psychologue maintenant avec nous. N'hésitez pas si vous avez des questions", leur annoncent-ils.
>>La Défenseure des droits demande un plan d'urgence pour la santé mentale des jeunes
Dans le Pas-de-Calais, des éducateurs de rue vont à la rencontre des adolescents avec cette psychologue à leurs côtés. Depuis le Covid, les besoins ont augmenté, avec des jeunes dont la santé mentale s'est détériorée et qui s'isolent de plus en plus depuis le confinement. Or, il y a peu de places dans les centres médico-psychologiques alors cette "psy des rues" se promène dans les quartiers pour parler aux jeunes. Le contact se fait en douceur et un collégien finit par s'approcher : Enzo, 14 ans, est intrigué par la présence de cette psychologue.
"On a beaucoup de pression au collège parce qu'on a des examens, surtout en troisième où la pression est assez forte"
Enzo, un adolescent de 14 ansà franceinfo
"Je ne sais pas comment gérer tout ça et ça fait comme un stress, une boule. Et c'est là où on a besoin de se libérer, de parler un peu plus", confie-t-il.
Le dialogue s'installe alors naturellement avec Célya Moungari : "Je trouve ça bien que tu en aies conscience en fait, parce qu'il y en a qui stressent rien qu'avec les cours. Et pour eux, ils n'ont pas besoin de voir un psy parce que ce n'est pas un problème grave. Mais c'est cool que tu le remarques, que tu joues au foot aussi pour externaliser tout ça".
Après avoir gagné la confiance des ados, elle en reçoit déjà certains dans son bureau, souvent les cas les plus graves.
"Les problématiques de fond sont des problématiques adolescentaires de harcèlement. En plus ici dans le Pas-de-Calais, il y a des affaires d'attouchements, beaucoup."
Célya Moungaripsychologue des rues à franceinfo
"Mais comme le jeune homme le disait à propos du stress, c'est bien qu'il en ait conscient. Rien que ça, il faut le prendre à la racine parce que quand il y a un gros événement qui arrive, là, le stress submerge et on n'arrive pas à le gérer", poursuit la psychologue. Quand il y a une urgence, Célya Moungari se démène pour trouver un rendez-vous dans un centre médico-psychologique parce que ce n'est pas une démarche que les parents ou les ados vont faire facilement.
Le responsable du service de prévention spécialisée "Avenir des cités", Sadek Deghima confirme : "On intervient sur des quartiers de milieux populaires où le fait d'aller consulter un psy, ce n'est pas dans les pratiques familiales, c'est très compliqué. Déjà, ça représente un coût. Il y a des familles pour qui un psy, ça renvoie à la folie. Ils vous disent : on n'est pas fous". La "psy des rues" intervient aussi pendant des ateliers avec les ados. Ce dispositif va être testé pendant un an dans les quartiers de trois communes du Pas-de-Calais.
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