Ce que l'on sait des dix stèles juives dégradées dans l'Oise
Les enquêteurs vont effectuer des prélèvements approfondis dans ce cimetière militaire de Moulin-sous-Touvent afin de pouvoir identifier les auteurs. Rien ne permet, pour l'heure, de faire un lien entre ces dégradations et la guerre entre Israël et le Hamas.
Dix stèles juives ont été découvertes dégradées, mercredi 16 novembre, dans le cimetière militaire allemand de Moulin-sous-Touvent, près de Compiègne, dans le département de l’Oise, dans les Hauts-de-France. Voici ce que l'on sait des premiers éléments de l'enquête.
Des stèles couchées ou cassées, pas de tags
Les dégradations ont été constatées mercredi 15 novembre par des agents d'entretien venus travailler. Avec une première certitude : les faits ont eu lieu entre le 11 novembre et mercredi. En effet, une cérémonie de commémoration de l'Armistice a eu lieu samedi et aucune dégradation n'avait été constatée. Au total, ce sont donc dix stèles juives qui ont été dégradées dans ce cimetière militaire, qui regroupe 1 903 sépultures chrétiennes et juives de soldats allemands ayant combattu durant la Première Guerre mondiale.
Selon la gendarmerie contactée par franceinfo, les stèles ont été cassées ou retrouvées couchées. "Tout était par terre, cassé, vraiment détruit, on a même eu une stèle qui a été déplacée, décrit la maire de la commune, Anne Brocvielle. Là, on voit vraiment la cruauté, la méchanceté et l'irrespect. Parce que déplacer carrément une stèle, pour vous dire elles sont quand même bien scellées, et taper pour les couper en deux, ça n'est pas possible."
Il n'y a pas de tags dessus, donc rien qui ne puisse permettre, pour l'heure, aux enquêteurs d'identifier les auteurs ou leur motivation : rien ne permet de faire un lien entre ces dégradations et la guerre au Proche-Orient.
Une enquête ouverte pour "violation de sépulture en raison de la religion"
La gendarmerie nationale a diligenté une enquête, tandis que le parquet de Compiègne a de son côté ouvert une enquête pour "violation de sépulture, tombeau, urne cinéraire ou monument édifié à la mémoire des morts commise en raison de la race, l'ethnie, la nation ou la religion".
L'enquête a été confiée à la brigade de recherches de Compiègne en appui avec la cellule d'investigation criminelle (CIC) de la gendarmerie qui va pouvoir effectuer des prélèvements approfondis dans cette affaire. Des prélèvements d'autant plus nécessaires qu'il n'y a pas de vidéosurveillance dans ce cimetière militaire.
Une vague de condamnations politiques
"C'était une scène horrible et scandaleuse", raconte la maire de Moulin-sous-Touvent sur franceinfo. "Je suis très en colère, je suis scandalisée par le manque de respect vis-à-vis du devoir de mémoire, qui est sauvagement sali. Pour moi, ce sont des actes de cruauté. On ne peut pas faire des choses comme ça, c'est inadmissible", a-t-elle déploré. La préfète de l'Oise, Catherine Séguin, "condamne avec la plus grande fermeté ces actes abjects, à l’encontre de soldats morts durant la Grande Guerre", indique de son côté la préfecture.
Mais les réactions ne sont pas restées que locales. Emmanuel Macron, en visite d'Etat en Suisse, a réagi lors d'une conférence de presse. Le chef de l'Etat a "condamné avec la plus grande force" ces actes. C'est "engagement personnel" de "lutter de manière implacable et sans relâche contre toutes les formes d'antisémitisme", a-t-il assuré.
Il est "difficile de ne pas y voir un lien" avec la montée des actes antisémites recencés depuis le 7 octobre et l'attaque du Hamas sur Israël, a estimé de son côté le député LR de la 5e circonscription de l'Oise, Pierre Vatin. Plus de 1 500 actes ou propos antisémites ont été recensés, en France, depuis le début de cette guerre au Proche-Orient.
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