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Vidéo Complément d'enquête. L'affaire dite de la "police religieuse"

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Article rédigé par franceinfo
France Télévisions

En juillet dernier, une jeune fille prend le soleil en maillot de bain dans un parc de Reims. Après quelques échanges verbaux, une bagarre éclate entre elle et cinq filles. La rumeur de la "police religieuse" va courir les réseaux sociaux et les médias. Extrait de "Complément d'enquête" du 1er octobre.

Comment un fait divers local est-il devenu un fait divers national ? Pourquoi une petite information qui n'aurait dû être lue que dans la rubrique des "chiens écrasés" de la presse régionale a-t-elle fait la une des journaux télévisés ? Cette affaire qui a enflé comme un ballon de baudruche n'aurait jamais dû franchir les murs de la ville de Reims. Et pourtant…

Le 22 juillet dernier, une jeune fille prend le soleil en short et haut de maillot de bain sur une pelouse du parc Léo-Lagrange dans la capitale champenoise. Allongée sur l'herbe, Angélique est agressée par cinq filles à la suite d'une altercation. Deux des principales agresseuses présumées témoignent, sur les lieux de la scène, de la bagarre qui va suivre les paroles échangées.

Un emballement médiatique

L'une d'elles affirme lui avoir dit : "Je ne pourrais pas me mettre en maillot dans un parc public." Angélique lui aurait répondu : "La prochaine fois, je me mettrai seins nus." En voyant approcher la jeune fille qui lui avait fait cette remarque, Angélique aurait ajouté qu'avec son corps, "elle ne pouvait pas se mettre en maillot de bain". La dispute va ensuite tourner au pugilat de grands enfants. Blessée par cette phrase visant son physique, la jeune fille met une claque à Angélique. Une de ses copines dit avoir tenté de calmer le jeu avant de se prendre une gifle à son tour et de se faire tirer les cheveux. La bagarre générale éclate !

Yeux au beurre noir, ecchymoses… la victime en sort avec quatre jours d'arrêt de travail. Les cinq agresseuses présumées, dont l'une a eu trois jours d'arrêt de travail, sont mises en examen pour violences en réunion. Cette embrouille de post-ados gonfle dans les médias : il était une fois cinq musulmanes intégristes qui attaquent une Française trop dénudée à leurs yeux ! Pour les médias, le motif est religieux, Twitter s'emballe, l'extrême droite embraye, SOS Racisme mobilise… Au départ de l'emballement médiatique, un article de la presse locale qui a parlé de "police religieuse"… La rumeur était née… 

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