"On s'est dit que c'était une artiste de cirque" : une femme mise en examen pour le cambriolage au Museum d'Histoire naturelle à Paris

Elle été arrêtée par les autorités espagnoles à l’aéroport de Barcelone, le 13 octobre, alors qu’elle tentait de rejoindre la Chine, avec un kilo de morceaux d'or fondu sur elle.

Article rédigé par franceinfo
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Au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, le 16 novembre 2017. (MARTIN BUREAU / AFP)
Au Muséum national d'histoire naturelle à Paris, le 16 novembre 2017. (MARTIN BUREAU / AFP)

Une femme a été mise en examen pour le vol en bande organisée des pépites d'or dérobées au Museum d'Histoire naturelle de Paris, dans la nuit du lundi 15 au mardi 16 septembre, a appris franceinfo auprès du parquet de Paris, mardi 21 ocotbre. Cette femme de 24 ans, née en Chine, dont l'interpellation a été révélée par TF1, est en détention provisoire depuis lundi 13 octobre.

"On s'est dit que c'était une artiste de cirque", commente un policier qui a visionné les images de vidéosurveillances sur lesquelles on voit une silhouette féminine, toute de noir vêtu, se glisser dans un trou à peine plus grand qu'une feuille A4. Elle a découpé ce trou à la disqueuse "un peu après 1 heure du matin" dans deux portes, précise la procureure de la République de Paris, Laure Beccuau. L'exploitation des images de vidéosurveillances a montré qu'elle était seule au moment des faits.

Six kilos dérobés pour une valeur de 1,5 million d'euros

Une fois introduite dans la galerie de minéralogie du Museum d'Histoire naturelle, la suspecte a brisé la vitrine abritant des pépites d'or avec un "chalumeau" pour dérober près de six kilos d'or, d'une valeur de 1,5 million d'euros. Cette somme correspond à la "valeur de l'or natif, supérieure à l'or métal", précise le parquet. Il faut ajouter à ce préjudice financier un préjudice matériel de 50 000 euros, "lié aux dégâts matériels", toujours selon le parquet. "Un tournevis ainsi que trois bonbonnes de gaz servant à alimenter un chalumeau et des scies" ont aussi été retrouvés dans la galerie.  

Selon les enquêteurs, la suspecte, couverte d'un chapeau avec des voiles qui lui masquaient le visage, comme celui d'un apiculteur, a quitté les lieux à 4 heures du matin, "après avoir longuement surveillé les alentours".  C'est une employée de ménage qui a constaté la première "la présence de débris", elle a alors alerté un conservateur "qui a constaté la disparition de pépites d'or habituellement exposées", précise un communiqué de la procureure de Paris Laure Beccuau, mardi.  

Il s'agissait de pépites de différentes origines. Des pépites de Bolivie léguées à l'Académie des sciences au XVIIIe siècle, une pépite de l'Oural, offerte par le Tsar Nicolas 1er de Russie en 1833 au muséum, une pépite de Californie découverte au moment de la ruée vers l'or dans la seconde moitié du XIXe siècle, un morceau de quartz richement aurifère originaire de Guyane découvert en 1883, et une pépite d'or de plus de 5 kg originaire d'Australie découverte en 1990.

Après l'ouverture d'une enquête pour vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue de commettre ce crime, les policiers de la Brigade de répression du banditisme ont remonté la trace de la suspecte. Elle a finalement été arrêtée par les autorités espagnoles à l'aéroport de Barcelone, le 13 octobre, alors qu'elle tentait de rejoindre la Chine, avec un kilo de morceaux d'or fondu sur elle. "L'enquête se poursuit, notamment pour analyser cet or, pour rechercher ce qu'il est advenu des objets volés, et sur d'éventuels complices", indique la procureure de la République de Paris.   

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