Un chauffard condamné à trente ans de prison pour avoir mortellement percuté une gendarme en 2020 dans le Lot-et-Garonne

Yassine El Azizi, qui a toujours nié avoir foncé délibérément sur la victime, Mélanie Lemée, va faire appel.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Un portrait de la gendarme Mélanie Lemée, le 11 juin 2020 lors d'une marche blanche à Aiguillon (Lot-et-Garonne). (NICOLAS TUCAT / AFP)
Un portrait de la gendarme Mélanie Lemée, le 11 juin 2020 lors d'une marche blanche à Aiguillon (Lot-et-Garonne). (NICOLAS TUCAT / AFP)

Le chauffard qui avait mortellement percuté une gendarme en fuyant un contrôle routier à l'été 2020 dans le Lot-et-Garonne a été condamné, mardi 24 juin, à 30 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises d'Agen. Yassine El Azizi, 31 ans, était jugé depuis le 16 juin pour violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner. Durant tout son procès, il a nié avoir foncé délibérément sur la victime, Mélanie Lemée. La mort de la jeune femme, ex-championne de France militaire de judo qui venait de réussir à 25 ans l'examen d'officier de police judiciaire, avait suscité une grande émotion.

"C'est un véritable scandale. C'est un verdict extrêmement lourd, hors-sol. On va en appel", s'est aussitôt indigné l'avocat de l'accusé, Edouard Martial. "Il ne fallait surtout pas décevoir à la fois l'opinion publique et bien évidemment la gendarmerie. Ne pas faire l'effort humain, d'humanité vis-à-vis du verdict, ça me semble être proprement insupportable", a ajouté son conseil, qualifiant d'"honteuse" la durée de "deux heures" du délibéré.

Conduite sans permis, sous l'empire de stupéfiants

Cette peine maximale est conforme aux réquisitions de l'avocat général, Pierre Sennes, qui n'a "reconnu aucune excuse" à l'accusé qui "a pris délibérément l'option de foncer sur la gendarme dans une extrême violence". "Leurs regards se sont croisés", a-t-il dit. "Pour l'ensemble des forces de l'ordre, police, gendarmerie, c'est une véritable reconnaissance des risques qui sont pris chaque jour par les forces de l'ordre pour assurer la sécurité de tous sur le terrain", a réagi de son côté le père de la victime, Christian Lemée.

Le chauffard, qui venait de refuser un contrôle routier, avait tenté vingt kilomètres plus loin de forcer un barrage de gendarmerie. Contournant des herses déployées sur la chaussée, il avait fait un écart brutal, percutant violemment la victime qui n'avait pas survécu à ses blessures. Le chauffard conduisait sans permis, sous l'empire de stupéfiants, et à une vitesse excessive (plus de 150 km/h). Il avait dans son véhicule 165 grammes de cocaïne. 

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