Procès Nemmouche : "Ce que je retiens en particulier c’est ce moment où il n’a pas pu réprimer son sourire", raconte l’ancien otage Nicolas Hénin
Le journaliste, retenu en Syrie de 2013 à 2014, a reconnu en Mehdi Nemmouche son "geôlier et tortionnaire".
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Il "voulait s'assurer que l'on soit là, nous quatre, journalistes français, pour raconter, participer et contribuer à construire le personnage de terroriste qu'il était en train de se créer", raconte Nicolas Hénin, jeudi 7 février, après l'audience du procès Nemmouche. Depuis un mois, Medhi Nemmouche, 33 ans, comparaît devant la cour d'assises de Bruxelles. Il est soupçonné d’être l’auteur de l’attentat contre le musée juif de Bruxelles, en mai 2014.
Deux des quatre journalistes français, ex-otages du groupe État islamique en Syrie entre 2013 et 2014, ont témoigné ce matin à la barre. "On n’avait évidemment aucun doute sur le fait que le Mehdi Nemmouche qui a été arrêté, qui est actuellement accusé de l’attentat de Bruxelles, était bien l’Abou Omar qu’on avait connu en Syrie comme notre geôlier et notre tortionnaire, affirme Nicolas Hénin. Ce que je retiens en particulier c’est ce moment où il n’a pas pu réprimer son sourire quand on lui a raconté la façon dont il se présentait lorsqu’il venait nous voir, en disant ‘Ah mon petit Didier’ pour s’adresser à Didier François. Ça, ça l’a fait vraiment rigolé et à ce moment-là, il s’est trahi lui-même. Le visage qui restait impassible depuis le début du procès a parlé pour lui."
A mon sens, il n’a plus besoin de parler. Il a avoué avec ce sourire.
Nicolas Heninà franceinfo
L'audience particulièrement éprouvante pour Nicolas Hénin qui, en tant que victime, a "eu à raconter encore une fois ces violences sur lesquels [il] était resté pudique jusqu'à présent". Le journaliste décrit l'accusé comme "un homme à la fois sadique, rempli de haine, en particulier de la haine contre les juifs mais aussi les chiites. Un homme aussi très joueur, qui prenait un malin plaisir à venir jouer avec nous", raconte-t-il. "Un homme aussi infiniment narcissique qui se mettait en scène, qui mettait en scène son aventure jihadiste, qui mettait en scène son parcours en Syrie", poursuit l'ancien otage.
Nicolas Hénin évoque également un rapport de force inversé : "Il était libre, j'étais [..] à sa merci. Aujourd'hui, c'est lui qui est détenu et probablement pour longtemps et moi qui suis libre."
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