L'application alerte attentat SAIP en trois questions
L'application SAIP, mise en place en juin dernier par le gouvernement, a envoyé à ses utilisateurs un message d'alerte samedi 17 septembre, alors qu'une intervention policière venait d'être déclenchée dans le centre de Paris. L'alerte s'est avérée infondée quelques minutes plus tard. Comment fonctionne cette application ?
SAIP signifie Système d'Alerte et d'Information des Populations. C'est une application mise en place par le ministère de l'Intérieur et le Service d'Information du Gouvernement le 8 juin 2016. On peut la télécharger sur les stores Apple et Google. Son objectif est d'alerter et d'informer les populations en cas d'événements de type attentat.
Comment elle fonctionne ?
Pour bénéficier de SAIP, il faut télécharger l'application. Après, vous avez deux options. Soit choisir des zones d'alerte où vous êtes susceptible d'aller, jusqu'à huit villes différentes. Soit choisir d'être averti dès que vous entrez dans une zone à risque, en étant géolocalisé. Aucune donnée personnelle n'est stockée ni ne remonte vers un serveur.
En cas d'attentat, vous recevez une alerte sur le principe du push qui apparaît sur votre téléphone, quel que soit l'affichage en cours.
Comment se sont passées les dernières alertes ?
Le périmètre de géolocalisation et les informations à transmettre sont définis par le Préfet, sur la base des opérations en cours. Il communique alors avec le COGIC (le centre opérationnel de gestion interministérielle des crises) qui décide de diffuser le message. Mais, depuis le lancement de l'application, il y a eu quelques problèmes.
A Nice, le soir du 14 juillet 2016, l'alerte n'a été diffusée que très tard, à une heure et demi du matin, alors que la préfecture des Alpes Maritimes avait transmis l'information dès 23 heures. Le problème venait des développeurs de l'application.
Autre problème, samedi 17 septembre à Paris : l'alerte a été lancée alors qu'il n'y avait pas d'attentat. Sur le plan technique tout a fonctionné, avec trois messages d'alerte successifs.
16h14 : premier message évoquant une alerte dans une église du premier arrondissement de Paris
Quelques minutes plus tard, deuxième message, avec l'adresse de l'église et la mention "intervention en cours suite à un attentat".
16h50 : dernier message qui annonce la fin de l'intervention. En fait, il n'y avait aucune attaque.
Quel est le bilan du ministère de l'Intérieur ?
Il met en avant le principe de précaution. Certes, des gens ont été alertés et donc inquiétés pour rien. Mais au moins, cela fonctionne.
"Il faut maintenant travailler" dit le porte-parole du ministère, Pierre-Henry Brandet, sur franceinfo. "L'application doit être améliorée". Travailler à une évolution des messages, pour qu'ils soient cohérents, en adéquation avec ce qui est en train de se passer. En l'espèce, évoquer par exemple une suspicion d'attentat plutôt que laisser penser qu'un attentat est en cours.
Au-delà de ce qui s'est passé samedi 17 septembre, il est prévu dans les mois qui viennent d'étendre l'application aux risques naturels : inondations, avalanches, séismes...
Un député socialiste (Luc Belot) a par ailleurs déposé cet été une proposition de loi avec l'idée de pouvoir tous nous alerter par SMS en cas de danger. Via un partenariat avec les opérateurs téléphoniques, pour toucher le plus grand nombre. Au-delà des 714 500 personnes qui ont téléchargé l’application SAIP.
"Pourquoi pas", dit-on au ministère, mais se pose la question de la saturation des réseaux lors d'événements de ce type, et plus globalement de la sécurité des messages et des piratages à éviter.
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