"Vous insultez les victimes" : rescapé du Bataclan, un professeur gréviste choqué par la "prise d’otages" évoquée par Macron
Cédric Maurin réclame des excuses de la part du chef de l'Etat. "Votre emploi de l'élément de langage prise d'otages pour cette grève me scandalise et me blesse", a-t-il écrit sur Twitter.
La comparaison lui reste en travers de la bouche. Un professeur d'histoire-géographie en lycée a dit sur Twitter, lundi 8 juillet, ce qu'il pensait du fait qu'Emmanuel Macron emploie l'expression "prise d'otage" la veille dans une interview à franceinfo pour évoquer la grève des enseignants pendant les épreuves du bac. C'est que Cédric Maurin, qui fait partie des grévistes, est un rescapé de l'attentat du Bataclan en novembre 2015. "Je suis un des rescapés de l'attentat du Bataclan et j'ai été parmi les profs grévistes qui ont retenu notes et copies. Votre emploi de l'élément de langage prise d'otages pour cette grève me scandalise et me blesse, a-t-il écrit dans un premier message.
"En utilisant le terme 'prise d’otages' pour les profs grévistes qui ont retenu notes et copies, non seulement vous associez les fonctionnaires de l'Education nationale à des terroristes, mais en plus vous insultez les victimes", ajoute ce doctorant en histoire contemporaine dans un second message. Il attend désormais des excuses de la part du chef de l'Etat.
Monsieur @EmmanuelMacron en utilisant le terme "prise d'otages" pour les profs grévistes qui ont retenu notes et copies, non seulement vous associez les fonctionnaires de l'Éducation nationale à des terroristes mais en plus vous insultez les victimes. #chaosblanquer #bac2019
— Cédric Maurin (@ce_drink) 8 juillet 2019
"Les mots ont un sens"
Cédric Maurin est aussi revenu sur cet épisose dans un post de blog sur Mediapart. "Les mots ont un sens et même une symbolique et il est trop facile, pour des enjeux communicationnels d’essayer de braquer l’opinion contre les professeurs, souvent caricaturés comme des fainéants privilégiés", écrit-il notamment.
Ce n'est pas la première fois que l'expression "prise d'otage" indigne. En 2018, Bruno Poncet, syndicaliste également rescapé du Bataclan, avait repris un journaliste qui venait d'utiliser la formule pour évoquer la grève des cheminots. "N'employez jamais le mot de preneur d'otage. Vous ne savez pas ce que c'est. Moi, j'ai été pris en otage pendant une heure et demie, je peux vous garantir que ça n'a rien à voir avec [le fait] d'être bondé dans une voiture de voyageurs quand il y a une grève", avait-il alors répondu à l'antenne.
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