: Vidéo Attentats du 13-Novembre : "On est vraiment entre la fiction et le documentaire", explique Jean Dujardin, à l'affiche du film "Novembre"
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Le film "Novembre", qui sort au cinéma mercredi 5 octobre, retrace les débuts de l'enquête après les attentats de Paris du 13 novembre 2015.
"On est vraiment entre la fiction et le documentaire", explique Jean Dujardin à propos du film "Novembre" qui sortira en salles le 5 octobre. Invité de franceinfo ce lundi 26 septembre, l'acteur est revenu sur son état de "sidération" après les attentats du 13-Novembre 2015. Le film retrace la course contre la montre menée par la sous-direction antiterroriste (Sdat) pendant les cinq jours d'enquête qui ont suivi les attentats terroristes du 13-Novembre, les plus meurtriers que la France ait connu. Un film "pour se souvenir des victimes et des familles des victimes", juge le comédien.
franceinfo : Vous étiez où le 13 novembre 2015 ?
Jean Dujardin : J'étais à Beaune avec Claude Lelouch pour la présentation de "Un plus une". On était au restaurant, ça se passait très bien. Et puis on a reçu un message sur le portable et on est rentrés dans la nuit, au petit matin, dans un Paris vide, avec des gens hagards. Et c'était la sidération.
Aujourd'hui, vous êtes donc à l'affiche du film "Novembre", de Cédric Jimenez. Un film qui retrace les cinq jours d'enquête qui ont suivi les attentats avec les tâtonnements, les fausses pistes, la tension aussi dans l'équipe des enquêteurs. Pourquoi ce point de vue-là, celui des enquêteurs de l'antiterrorisme ?
C'est le point de vue d'Olivier Demangel, le scénariste pour sûrement plein de raisons. Déjà, pour parler du collectif, pour s'éloigner le plus possible, je pense, d'une chose absolument obscène qui aurait été de montrer les scènes d'attentats. Les Américains ou les Anglo-Saxons font cela, ils en auraient déjà fait trois films. C'est aussi une histoire commune, c'est aussi se souvenir, se souvenir des victimes, des familles des victimes. Se dire aussi que ça peut revenir. On est vraiment entre la fiction et le documentaire.
Est-ce qu'il fallait que le procès soit passé pour que le film sorte ? La justice passe avant que le cinéma puisse y aller…
Oui, c'était mieux comme ça.
Dans le film, vous cherchez parmi les centaines et les centaines de pistes qui arrivent, les appels…
Effectivement, ce sont des milliers et des milliers d'auditions, de procès-verbaux, de recoupements dans tous les sens. Et effectivement, les terroristes ont quand même trois heures d'avance sur eux. C'est compliqué. On sent que le ministère pousse d'un côté, l'Élysée aussi. Il y a aussi dans le film deux générations qui s'opposent, mais qui travaillent ensemble avec la génération des acteurs comme Anaïs Demoustier et Sami Outalbali qui sont eux beaucoup plus dans l'instinct, prêts à contourner les règles légales. Nous [les vieux] on est plus à l'ancienne, on est dans le code de procédure pénale, dans la procédure et il faut que tout cela fonctionne. Mais on n'a pas le temps, on n'a plus le temps.
Il y a un témoignage qui va tout changer dans la vraie enquête et dans le film, c'est celui d'une jeune fille. Dans la véritable enquête, elle s'appelait Sonia, dans le film, il s'agit de Samia. Elle va permettre de localiser le chef du commando du 13-Novembre Abdelhamid Abaaoud, qui sera finalement tué dans l'assaut de son appartement à Saint-Denis, c'est presque elle qui porte le rôle principal de ce film…
C'est absolument déterminant. C'est ça qui est incroyable. D'habitude, je suppose que ces gens travaillent sur des faits et doivent s'accrocher sur des choses très sérieuses, alors que là, on est sur l'instinct. On n'est que sur l'humain et on doit faire confiance. On parle de détails, de ces baskets parce qu'elle est l'une des seules à savoir que l'un des terroristes a des baskets orange. Les policiers doutent de sa parole. On passe notre temps à vérifier une fois de plus si c'est une bonne information quitte à remonter même jusqu'au Maroc, pour aller retrouver des ramifications de famille, etc. Pour voir si tout cela coïnciderait. Et effectivement, si ce terroriste était bien planqué sous l'A86.
L'actrice qui incarne cette jeune fille, Lyna Khoudri, est voilée à l'écran, ce qui n'était pas le cas de la "vraie témoin". Pourquoi ce choix de mise en scène ?
Je ne crois pas que ce soit un choix. Il n'y a pas de choix délibéré du metteur en scène. À mon avis, il n'y a aucun message là-dedans. Mais ça reste de toute façon une fiction puisque je crois même que le vrai personnage, était marié, là elle ne l'est pas, donc forcément a un moment, il faut faire la distinction entre la fiction et la réalité.
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