Le Mémorial de la Shoah et trois synagogues parisiennes visés par des jets de peinture verte, dans la nuit de vendredi à samedi

Une enquête pour dégradations commises en raison de la religion a été ouverte. Bruno Retailleau et les élus de la capitale ont réagi face à ces "actes odieux".

Article rédigé par franceinfo
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Le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah à Paris, dégradé par de la peinture verte le 31 mai 2025 (THIBAUD MORITZ / AFP)
Le Mur des Justes, au Mémorial de la Shoah à Paris, dégradé par de la peinture verte le 31 mai 2025 (THIBAUD MORITZ / AFP)

Cinq établissements de la communauté juive ont été visés par des jets de peinture de couleur verte dans les 4e et 20e arrondissement de Paris dans la nuit de vendredi à samedi, confirme le parquet de Paris, samedi 31 mai. Une enquête pour dégradations commises en raison de la religion a été ouverte. 

Les quatre établissements premiers concernés se situent dans le quartier du Marais et sont : la synagogue des Tournelles, 21 bis de la rue des Tournelles, le Mémorial de la Shoah, allée des Justes, le restaurant "Chez Marianne", 2 rue des Hospitalières Saint-Gervais et la synagogue Agoudas Hakehilos, 10 rue Pavée. Enfin, une troisième synagogue, a été visée dans le 20e, confirme le parquet de Paris. 

Un pot de peinture entamé retrouvé sur place

Une action sans "motif particulier", selon la police. Les faits ont été constatés par les policiers lors de leurs patrouilles un peu après cinq heures du matin et une analyse des images des vidéos sur le mémorial montre un individu vêtu en noir taguer le bâtiment à 4h35. Au pied de la façade du restaurant, un pot de peinture entamé a été trouvé sur place, affirme cette source policière.

"On ne sait pas qui est à l'origine de ces dégradations, en revanche, on voit bien le symbole qui est agité", réagit sur franceinfo Ariel Weil, maire de Paris Centre. "Attention à ces dégradations symboliques parce qu'elle ouvre la voie à une violence symbolique qui peut ensuite déboucher sur une violence. On le sait dans l'histoire, elle peut déboucher sur des violences physiques", prévient-il.

Il veut faire preuve de "prudence" alors que les images de vidéosurveillance dans les zones concernées sont actuellement exploitées par les enquêteurs. "Ne préjugeons pas de ces conclusions", déclare Ariel Weil. "On ne sait pas si c'est directement un acte antisémite ou quelqu'un qui veut mettre de l'huile sur le feu", dit-il. "On est dans un climat très violent fait d'outrance verbale et violente, d'attaques sur les réseaux", déplore Ariel Weil. 

"De grâce, que nous exprimions tous nos passions et nos désaccords, mais de manière pacifique"

Ariel Weil, le maire de Paris Centre

à franceinfo

"Je condamne avec la plus grande force ces intimidations, l'antisémitisme n'a pas sa place dans notre ville et notre République", réagit la maire de Paris sur les réseaux sociaux, qui va porter plainte. "Immense dégoût devant ces actes odieux qui visent la communauté juive", écrit sur X Bruno Retailleau, ministre de l'Intérieur. La DILCRAH, délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT+, a réagi sur le réseau social X et dénonce "un signal profondément inquiétant, dans un contexte de recrudescence des actes antisémites." 

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