Ile-de-France : un professeur décapité, l'agresseur présumé abattu par la police, le parquet national antiterroriste saisi
La victime, professeur d'histoire, avait montré les caricatures de Mahomet en classe, suscitant l'émotion. Le parquet antiterroriste s'est saisi de l'affaire. Emmanuel Macron s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine.
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Un professeur du collège du Bois d'Aulne a été égorgé puis décapité dans l'après-midi du vendredi 16 octobre à l'arme blanche à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) et son agresseur présumé est mort sous les balles tirées par la police à Eragny-sur-Oise, dans le Val-d'Oise, a appris franceinfo de source policière.
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Les faits se sont déroulés vers 17 heures, près du collège de l'enseignant. C'est la police municipale de Conflans Sainte-Honorine qui a prévenu la police nationale après avoir découvert le professeur d'histoire-géographie de 47 ans, décapité.
Les policiers se sont rendus sur place à proximité du collège du Bois d'Aulne. Ils ont dû faire face à un homme qui les a menacés en criant "Allah Akbar". Il a tiré sur les policiers avec un pistolet air soft (pistolet à bille air comprimé qui n'est pas létal). Selon les informations dont dispose franceinfo, les policiers ont fait feu à dix reprises et ont abattu l'assaillant dans la ville voisine d'Eragny-sur-Oise, dans le Val-d'Oise. Les forces de l'ordre lui avaient demandé de mettre à terre son arme, ce dernier a refusé.
Le professeur avait montré les caricatures de Mahomet en classe
La victime avait montré il y a une semaine pendant l'un de ses cours, sur la liberté de la presse, les caricatures de Mahomet à ses élèves, suscitant, selon les informations de franceinfo, une vive émotion au sein de l'établissement qui s'est répercuté dans la commune. Il avait fait l'objet de menaces après ce cours d'histoire.
Enseignant décapité : la victime avait montré des caricatures "et avait demandé aux élèves musulmans de sortir" pour ne pas les choquer, selon un parent d'élève
L'auteur présumé des faits avait sur lui une carte d'identité indiquant comme lieu de naissance Moscou en 2002, a appris franceinfo de source proche du dossier. On ignore pour l'instant s'il était connu des services de renseignement. Le geste de l'assaillant a été revendiqué sur un compte Twitter qui depuis a été fermé. Sur ce compte, on pouvait voir la photo de la victime après l'agression. L'auteur présumé des faits dit avoir voulu venger Allah. La police mène des investigations pour authentifier ce compte, pour être sûre qu'il appartient bien au suspect ou à un complice. Plusieurs perquisitions étaient en cours vendredi soir notamment dans le département des Yvelines dans l'entourage de l'homme abattu.
Le parquet de Pontoise s'est aussitôt dessaisi au profit du parquet national antiterroriste. Une enquête a été ouverte pour "assassinat en relation avec une entreprise terroriste" et "association de malfaiteurs terroriste criminelle". Le service régional de police judiciaire de Versailles, la Sous-direction anti-terroriste (SDAT) et la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) sont chargés de l'enquête. Il n'y a pas de doute sur le caractère terroriste de cet acte.
Emmanuel Macron sur place à Conflans-Sainte-Honorine
Emmanuel Macron, accompagné du ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, et de la ministre déléguée à la Citoyenneté, Marlène Schiappa, et rejoint ensuite par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, s'est rendu à Conflans-Sainte-Honorine. Il a échangé avec les enseignants de l'établissement, avant de faire une déclaration. Le chef de l'État était passé auparavant par la cellule de crise mise en place au ministère de l'Intérieur. Gérald Darmanin est rentré précipitamment à Paris d'un déplacement au Maroc.
Le ministre de l'Education nationale recevra ce samedi matin à 9 heures les représentants du personnel de l'établissement et des parents d'élèves du collège du Bois d'Aulne.
Les députés se sont levés à l'Assemblée nationale pour "saluer la mémoire" de l'enseignant décapité. Le président de séance Hugues Renson (LREM) a pris la parole juste avant l'interruption des débats à 20 heures: "Nous avons appris avec effroi l'abominable attentat qui s'est produit. Au nom de la représentation nationale, en notre nom à tous, je tiens à saluer la mémoire de la victime."
Cette attaque survient trois semaines jour pour jour après l'attentat au hachoir perpétré par un jeune Pakistanais de 25 ans devant les anciens locaux de Charlie Hebdo, qui avait fait deux blessés graves. Et également en plein procès des attentats contre Charlie Hebdo et le magasin Hyper Cacher en janvier 2015 devant la cour d'assises spéciale de Paris.
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