Policier agressé à Tourcoing : des questions autour de la libération des agresseurs

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Article rédigé par France 2 - P-L. Monnier, O. Longueval, M. Rappez, S. Gruau, J. Cohen-Olivieri. Édité par l'agence 6Médias
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Une semaine après le passage à tabac d'un policier à Tourcoing, ses collègues s'indignent de voir que les cinq suspects mis en examen, âgés de 15 à 19 ans, ont été remis en liberté. Que dit la loi ? 

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour le regarder en intégralité.

L'incompréhension d'une profession, dans la matinée du vendredi 19 septembre devant le commissariat de Tourcoing (Nord). Des policiers se sont rassemblés pour dénoncer la libération de deux suspects, accusés d'avoir lynché un agent de la BAC la semaine dernière.

Quelles poursuites ?

Une remise en liberté, mais avec quelles poursuites ? Les deux jeunes sont aujourd'hui mis en examen, notamment pour violences aggravées sur un fonctionnaire de police. Ils sont libres, mais sous contrôle judiciaire strict. L'un, mineur, est placé en centre éducatif renforcé. L'autre, majeur, a l'obligation de rester à son domicile.

Insuffisant, estiment les collègues du policier passé à tabac. "Vous interpellez un individu qui a agressé un policier. Le lendemain, il sort de prison, le surlendemain, il ricane. Et d'une façon ou d'une autre, en attendant son procès, il ne va pas trop s'inquiéter parce qu'il ne lui arrivera rien", commente Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d'Alliance Police nationale.

Une libération inhabituelle ?

S'agit-il d'une libération inhabituelle ? En France, la détention provisoire obéit à des critères stricts : un risque de fuite du territoire, par exemple, de réitération des faits ou de pression sur les victimes. À Tourcoing, par ailleurs, les deux suspects n'avaient pas de casier judiciaire, ce qui a pu peser dans la décision des juges. "La détention provisoire, selon la loi, est une mesure exceptionnelle. Ça, c'est la loi qui le dit. Donc les magistrats, en toute indépendance, appliquent la loi. La détention provisoire, précisément parce que les mises en cause sont présumées innocentes, doit être le dernier recours", explique Me. Martin Vettes, avocat au barreau de Paris.

Va-t-on vers un changement de la loi ? C'est la volonté du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, qui propose des peines minimales et immédiates de prison ferme. L'idée est rejetée par le syndicat de la magistrature, qui doute de son efficacité.

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