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Christophe Castaner limoge le chef de la police des Alpes-Maritimes soupçonné de malversations

Jean-François Illy, directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) des Alpes-Maritimes, est notamment soupçonné d'avoir utilisé son chauffeur et sa carte bancaire de service pour des activités et des frais non professionnels.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 08/01/2020 23:44 Mis à jour le 09/01/2020 09:13

Temps de lecture : 2min

Jean-François Illy, le 16 août 2012, alors qu'il était directeur départemental adjoint de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône  (GERARD JULIEN / AFP) — Jean-François Illy, le 16 août 2012, alors qu'il était directeur départemental adjoint de la sécurité publique des Bouches-du-Rhône (GERARD JULIEN / AFP)

Le directeur départemental de la sécurité publique (DDSP) des Alpes-Maritimes, Jean-François Illy, décrié par certains pour ses méthodes de management mais au parcours professionnel jusqu'ici sans tache, a été démis de ses fonctions mercredi 8 janvier, soupçonné de malversations.

Le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, a annoncé cette décision rarissime lors des voeux du syndicat Unsa-Police. Il a déclaré "soutenir" la proposition du directeur de la police nationale de "démettre de ses fonctions" Jean-François Illy. Une décision qui devait prendre effet "dans la journée", selon une source proche du dossier.

Jean-François Illy fait l'objet d'une enquête administrative de l'Inspection générale de la police nationale (IGPN). Il est notamment soupçonné d'avoir utilisé son chauffeur et sa carte bancaire de service pour des activités et des frais non professionnels lorsqu'il était le DDSP du Bas-Rhin, selon une source proche du dossier.

"Extrêmement craint au sein des personnels"

Jean-François Illy, 55 ans, chevalier de la Légion d'honneur et décoré de la médaille d'honneur pour acte de courage et de dévouement, a été en poste dans le Bas-Rhin de fin 2012 à début 2019. A Strasbourg, il a notamment eu à gérer l'attentat du marché de Noël, le 11 décembre 2018, qui avait fait cinq morts et une dizaine de blessés, et la traque de l'assaillant, Chérif Chekatt, abattu deux jours plus tard par les forces de l'ordre.

Mais l'été dernier, un banal audit de la DDSP du Bas-Rhin par l'IGPN a précipité sa chute. Selon une source proche du dossier, cet audit a dévoilé des "anomalies" dans l'usage des voitures de l'administration, des cartes essence, des cartes achat ou encore de badges autoroutiers. Une enquête administrative a alors été diligentée, toujours en cours, qui a mis en lumière d'importantes irrégularités estimées à plusieurs milliers d'euros, sur plusieurs années.

"Extrêmement craint au sein des personnels" de la DDSP du Bas-Rhin, Jean-Fraçois Illy y menait "un management de la terreur, qui a conduit à ce que personne ne parle et qu'il y ait une sorte d'omerta autour de tout cela", a commenté une source policière locale.