Homme tué dans une mosquée dans le Gard : "Les fidèles sont déçus que le préfet ne se déplace pas", dit le recteur de la mosquée Sud-Nîmes

Abdallah Zekri affirme que les fidèles musulmans "ont hâte que l'auteur soit arrêté". Il espère que cette arrestation pourra "ramener de l'apaisement".

Article rédigé par franceinfo
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Le vice-président du CFCM et recteur de la mosquée Sud-Nîmes, Abdallah Zekri, à Paris en 2016. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)
Le vice-président du CFCM et recteur de la mosquée Sud-Nîmes, Abdallah Zekri, à Paris en 2016. (MATTHIEU ALEXANDRE / AFP)

Le vice le vice-président du Conseil Français du Culte Musulman (CFCM) et recteur de la mosquée Sud-Nîmes, Abdallah Zekri, fait part, dimanche 27 avril sur franceinfo, de la "déception" des fidèles musulmans par rapport à l'absence de soutien clair apporté par les services de l'Etat, après l'assassinat d'un fidèle musulman d'une dizaine de coups de couteau vendredi matin dans la mosquée de La Grand-Combe, dans le Gard.

"Les fidèles sont un peu déçus que le préfet ne se déplace pas pour leur apporter son soutien et les rassurer, souligne Abdhallah Zekri. Il y a une inquiétude chez les fidèles. Ils ont hâte que l'auteur soit arrêté, ça va ramener de l'apaisement. Ils attendent ça avec impatience. Ils veulent aussi connaître les raisons et surtout qui a fait ça."

Le recteur de la mosquée Sud-Nîmes qualifie cet assassinat, dont le caractère islamophobe est désormais privilégié, d'"horreur". "Depuis le début, personne n'a cru que c'était un fidèle qui est venu tuer un autre fidèle. C'était impensable pour beaucoup de monde, y compris pour moi-même. Une mosquée, c'est un lieu de prière, un lieu de recueillement, et un musulman qui connaît la religion ne va jamais souiller une mosquée en tuant quelqu'un d'autre", poursuit-il.

Des menaces récurrentes

Abdhallah Zekri explique aussi que les fidèles du secteur "sont en train de faire une cagnotte", afin que le corps de la victime, un Malien d'une vingtaine d'années, soit renvoyé "auprès de sa famille" pour "ne pas l'enterrer ici". "Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait cet acte isolé. Notre inquiétude est qu'il puisse y avoir un attentat dans une mosquée. On s'attend plutôt à des actes d'une certaine ampleur et non pas à un acte isolé comme ça", ajoute le religieux.

Il assure que les musulmans vivent dans un climat de menaces et d'intimidation : "On reçoit des lettres, avec des cercueils dessinés, des 'dégagez chez vous', 'islam religion de merde'. Malheureusement, à force de recevoir des courriers comme ça, les gens ne portent pas plainte, car à chaque fois on nous dit que l'auteur ne peut pas être identifié, et donc l'affaire est classée. Les musulmans en ont marre d'entendre toujours la même chose et d'aller faire la queue au commissariat pour porter plainte concernant des menaces ou des insultes."

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