"Les séquelles psychologiques sont encore bien présentes", explique le maire de Villeneuve-de-Marc, un mois après son agression

Le maire de Villeneuve-de-Marc a pris la parole, jeudi, presque un mois après son agression. Gilles Dussault affirme que lui et son fils ont été victimes "d'une double tentative de meurtre".

Article rédigé par franceinfo
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Gilles Dussault, a organisé une conférence de presse pour revenir sur son agression par l'un de ses administrés. (CÉDRIC HERMEL / RADIO FRANCE)
Gilles Dussault, a organisé une conférence de presse pour revenir sur son agression par l'un de ses administrés. (CÉDRIC HERMEL / RADIO FRANCE)

"Rien ne peut justifier de tenter de tuer le maire de sa commune et son fils", réagit l'édile de Villeneuve-de-Marc, en Isère, un mois après son agression. Pour la première fois depuis son attaque le 6 août dernier sur sa commune, Gilles Dussault a pris la parole jeudi 4 septembre  lors d'une conférence de presse à laquelle a assisté ICI Isère (ex-France Bleu). Il estime avoir été victime avec son fils "d'une terrible double tentative de meurtre" par un administré devant son domicile.

Ce jour-là, Gilles Dussault se trouvait sur la voie publique, devant sa maison, et coupait du lierre. Il a vu une première fois le suspect passer en voiture devant chez lui. Puis, "il a posé sa voiture. Il est revenu quelques minutes après, je l'ai vu arriver, relate le maire. Il a commencé à m'agresser par l'arrière, sans dire un mot. Puis au thorax". L'homme est ensuite "revenu avec sa voiture et a foncé sur nous délibérément. La voiture est passée à 20 centimètres, mon fils m'a scotché contre le mur", se remémore l'édile.

Gilles Dussault a eu plusieurs "plaies pénétrantes". L'une de ces plaies a provoqué un pneumothorax, engageant le pronostic vital de l'élu, et une plaie au biceps gauche, qui a été "traversé complètement" par les coups portés avec de la "ferraille", selon le procureur. Il a été hospitalisé à l'hôpital Edouard-Herriot de Lyon. Son fils a également été agressé.

"Je sais que l'individu qui m'a agressé a déclaré ne pas avoir eu l'intention de tuer et qu'il tente de justifier son geste par un litige l'opposant à la commune, ajoute le maire. Mais me porter un coup à la poitrine, à l'endroit du cœur, occasionnant de très graves blessures, puis revenir avec son véhicule en nous fonçant dessus ne fait aucun doute sur l'intention de tuer".

Il ne se représentera pas aux prochaines municipales

Le principal suspect avait été interpellé le vendredi suivant sur la commune de Charantonnay (Isère), après 40 heures de recherches. Âgé de 60 ans, l'homme a été mis en examen pour "tentative de meurtre sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "tentative de meurtre précédée d'un autre crime". L'agresseur présumé de Gilles Dussault est actuellement en détention provisoire, dans l'attente de son procès. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

Selon l'élu, "rien ne peut justifier de tenter de tuer le maire de sa commune et son fils. Quelles que soient les difficultés que l'on pourrait rencontrer au niveau administratif avec sa mairie." L'édile affirme avoir reçu 200 à 250 messages de soutien d'élus de la France entière. Gilles Dussault a rapidement repris ses fonctions, dès le 25 août, mais "si notre état physique est bon, les séquelles psychologiques sont encore bien présentes", confie-t-il à ICI Isère.

Elu depuis 2014, il a décidé de ne pas se représenter aux prochaines municipales, "après quatre mandats d'élu dont deux comme maire de la commune". Il envisageait de "passer le relais" et "les terribles faits dont j'ai été victime avec mon fils n'ont fait que confirmer mon désir de transition".

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