Meurtre à Puget-sur-Argens : le Parquet antiterroriste se saisit de l'enquête, Bruno Retailleau évoque un "crime raciste"

Le suspect a "diffusé avant et après son passage à l'acte deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux", a déclaré dimanche le procureur de Draguignan, au lendemain du meurtre d'un Tunisien, Hichem Miraoui. "Il y a une dimension terroriste" dans ces actes, a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête après le meurtre, le 31 mai 2025, d'un homme de nationalité tunisienne par l'un de ses voisins. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / AFP)
Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi de l'enquête après le meurtre, le 31 mai 2025, d'un homme de nationalité tunisienne par l'un de ses voisins. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS / AFP)

Le Parquet national antiterroriste (Pnat) s'est saisi, lundi 2 juin, après le meurtre samedi de Hichem Miraoui, un homme de nationalité tunisienne, par l'un de ses voisins, a indiqué le Pnat, sollicité par franceinfo. Le suspect est interrogé dans le cadre d'une enquête désormais confiée à la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) et à la Sous-direction antiterroriste (Sdat). Les investigations sont menées pour assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste, "commis en raison de la race, de l'ethnie, la nation ou la religion". Elles sont aussi lancées pour association de malfaiteurs terroriste criminelle.

Le suspect est soupçonné d'avoir tué Hichem Miraoui et d'avoir blessé un autre homme de nationalité turque, tout en postant des vidéos racistes, a relayé dimanche le procureur de Draguignan, Pierre Couttenier, auprès de l'AFP. L'alerte avait été donnée par la compagne du suspect. Les gendarmes avaient alors fait appel au GIGN pour l'interpeller alors qu'il fuyait en voiture. Plusieurs armes ont été retrouvées dans son véhicule, "de type pistolet automatique, fusil à pompe et arme de poing", a précisé le parquet. 

"Un infâme meurtre raciste" 

Adepte du tir sportif, le suspect a "diffusé avant et après son passage à l'acte deux vidéos sur son compte d'un réseau social au contenu raciste et haineux", a poursuivi le procureur dans son communiqué, précisant à l'AFP qu'il est de nationalité française.

"Il y a une dimension terroriste puisque le mis en cause voulait tuer des étrangers", a réagi lundi le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, à la sortie d'une réunion avec François Bayrou à Matignon. "Cette dimension de la terreur a conduit le Parquet national antiterroriste à se saisir" de l'enquête. "C'est un crime raciste au vu des éléments que nous avons actuellement. (...) Le racisme en France et ailleurs est un poison, et un poison qui tue. Chaque acte raciste est un acte antifrançais." Le ministre de l'Intérieur se rendra mardi matin à l’ambassade de Tunisie pour "dire la solidarité de la France envers les Tunisiens après ce crime raciste", a précisé son entourage, lundi soir.

Dans la foulée de cette double attaque, l'association SOS Racisme a dénoncé dans un communiqué un "double crime", "résultat d'un travail minutieux mené par le camp du racisme et visant à rendre légitime l'expression du racisme en mots et en actes". De son côté, le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, a déploré un "infâme meurtre raciste" sur son compte X.

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