: Vidéo Quand l'armée française tenait les "disparus de Mourmelon" pour de simples déserteurs...
Après plusieurs disparitions de jeunes militaires affectés notamment au camp de Mourmelon, dans la Marne, l'armée continue de parler de désertions. Le colonel de gendarmerie Joël Vaillant, qui a dirigé l'enquête à partir de 1985, ne croyait pas à cette hypothèse... Extrait du magazine "13h15 le dimanche" du 6 mai.
Au camp militaire de Mourmelon, dans la Marne, la disparition le 30 avril 1985 de Patrick Gache passe pour une banale désertion. Il est le septième garçon sur huit, disparu ou retrouvé mort entre 1980 et 1987, sur la liste des victimes présumées de l'adjudant-chef Pierre Chanal. Son procès n'aura jamais lieu, car il s'est finalement suicidé en détention.
L'institution militaire envoie ainsi un document que la famille du jeune homme a du mal à digérer trente ans plus tard : "Nous avons reçu une amende à payer de 302 francs de l'époque [environ 58 euros] pour désertion. Et en plus, on le condamne… pour le remercier de sa disparition, à cinq mois d'emprisonnement. Au lieu d'avoir un devoir d'inquiétude, pour savoir ce qu'il était devenu, on s'obstinait dans la désertion", rapporte son frère Alain.
"Il y a eu un bogue"
Au moment de cette disparition, cela fait deux ans que l'équipe du colonel Joël Vaillant enquête sur les "disparus de Mourmelon". "La section de recherche que je dirige n'est prévenue que le 17 juillet, soit deux mois après la disparition, explique-t-il aujourd'hui au magazine "13h15 le dimanche". Il y a eu un bogue. L'armée sait qu'il y a un problème de disparus, car je suis allé voir un certain nombre de responsables militaires pour les sensibiliser. L'armée est parfaitement au courant."
Chaque fois qu'un jeune appelé manque à l'appel, ses chefs continuent de le déclarer déserteur. "La désertion signifie une volonté de rompre avec l'armée, précise l'ancien gendarme. Or, les mois d'enquête nous disent que les jeunes voulaient s'engager. C'était en contradiction flagrante… On retrouve un déserteur. Il revient généralement chez lui mais ne veut pas réintégrer son unité. On voyait bien l'angoisse des familles rencontrées… Pour moi, la thèse de la désertion ne tient pas." L'armée a-t-elle ainsi voulu ne pas ternir son image à l'époque ?
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