Procès "Air Cocaïne" : l'avocat du dernier accusé français resté en Républicaine dominicaine pointe les méthodes d’enquête
L'avocat de Nicolas Pisapia, inculpé dans le procès français de l'affaire "Air cocaïne", estime que la procédure dominicaine a souffert d'un haut degré de corruption lié au narcotrafic.
Pilotes, passagers, commanditaire présumé, voici les protagonistes de l'affaire "Air cocaïne", dont le procès s'ouvre lundi 18 février devant une cour d'assises spéciale à Aix-en-Provence. Onze accusés, dont un est en détention, seront jugés par ce tribunal uniquement composé de magistrats professionnels, même pour les jurés. Nicolas Pisapia était un des passagers du Falcon 50 dans lequel près de 700 kilos de cocaïne ont été saisis en mars 2013, en République dominicaine. Il est soupçonné d'être l'homme de confiance qui convoyait les bagages pleins de drogue, réservait les hôtels ou accompagnait d'autres membres du réseau dans leurs déplacements. C'est le dernier accusé encore en République dominicaine, sous contrôle judiciaire, dans l'attente d'une décision de cassation sur sa condamnation en appel à vingt ans de prison. Son avocat, Julien Pinelli, a répondu aux questions de franceinfo.
franceinfo : Qu'est-ce qui pose problème avec le dossier transmis par la justice dominicaine ?
Julien Pinelli : Un très grand nombre de pièces sont des documents qui sont issus de la procédure dominicaine. De très nombreux procès-verbaux sont le fait de personnes présentées par les autorités dominicaines sous l'appellation "agent infiltré", mais en réalité il s'agit d'indicateurs payés pour leur mission, et nous avons dans le dossier dominicain les notes de frais afférentes à chacune de leur intervention, pour des montants qui oscillent entre 30 et 60 000 dollars.
Qu'est-ce que sont des "agents infiltrés" ?
Ce sont des personnes qui déjà, par définition, ont partie liée de façon habituelle avec le narcotrafic. Ce sont des personnes qui sont employées, mais au sens véritablement économique du terme, pour venir servir l'accusation au cours de la procédure, puis au cours du procès. Lorsque dans un dossier français de trafic de stupéfiants apparaît la République dominicaine, magistrats et enquêteurs font généralement état d'un pays qui est une plaque tournante à l'évidence du trafic de stupéfiants. Entre l'Amérique latine, qui produit les produits stupéfiants, et l'Europe qui les consomme, il y a la République dominicaine qui est un peu ce pont finalement avancé sur l'océan Atlantique.
En quoi cela pose-t-il un problème ?
On en déduit que les autorités judiciaires et policières dominicaines souffrent, comme la société dominicaine, d'un haut degré de corruption lié à ce narcotrafic. C'est quelque chose qui apparaît de façon habituelle lorsque nous traitons un dossier dans le sud de la France ou en région parisienne et qu'il est question d'importation. C'est ainsi que l'on présente la République dominicaine. Ce que je regrette, c'est que dans le dossier qui nous concerne, cette appréciation des choses n'apparaît pas. Cette réflexion ne germe pas.
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