Neuf personnes mises en examen et incarcérées dans une affaire d'escroquerie au "rip deal" à Bordeaux

L'escroquerie consiste à subtiliser de l'argent ou des biens de valeurs à l'occasion d'un rendez-vous dans le cadre d'une fausse vente.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le tribunal de grande instance de Bordeaux (photo d'illustration). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)
Le tribunal de grande instance de Bordeaux (photo d'illustration). (JEAN-PIERRE MULLER / AFP)

Neuf personnes ont été mises en examen et placées en détention provisoire, suspectées d'être des escrocs spécialisés dans le "rip deal", a annoncé, mardi 20 mai, le parquet de Bordeaux. Cette escroquerie consiste "dans l'emploi de manœuvres frauduleuses particulièrement élaborées destinées à subtiliser à une victime de l'argent, des biens de valeur (montres, lingots d'or ou autres) à l'occasion d'un rendez-vous organisé dans le cadre d'une fausse vente", précise le parquet de Bordeaux.

Mercredi dernier, 12 personnes ont été interpellées à Tours, en région parisienne et à Chaumont (Haute-Marne), et cela en lien avec la justice belge. Cette opération menée par la juridiction interrégionale spécialisée (Jirs) de Bordeaux, a permis la saisie de plus de 160 000 euros. 11 hommes et une femme ont alors été placés en garde à vue.

"Les auteurs se présentent comme de riches acquéreurs"

Les enquêteurs de l'Office central pour la répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) et de la BRI (brigade de recherche et d'intervention) sont saisis de l'enquête. Celle-ci a démarré en juillet 2024, lorsque des membres de la communauté serbo-croate en Seine-Saint-Denis ont été suspectés d'escroquer des victimes avec la technique du "rip deal". "Des victimes sont identifiées au travers d'annonces internet ou papier, démarchées, mises en confiance, sous couvert d'une fausse histoire dans laquelle les auteurs se présentent, sous de fausses identités souvent étrangères, comme de riches acquéreurs potentiellement intéressés et devant faire 'expertiser' les biens à vendre ou inclus dans une transaction financière", relate le parquet de Bordeaux.

"Des rendez-vous de confiance, des premiers achats peuvent être organisés au bout de plusieurs semaines voire plusieurs mois de négociations, avant qu'un rendez-vous final ne soit fixé entre la victime et un faux expert", ajoute le parquet. "Au cours de ce rendez-vous, ce dernier détourne l'attention de la victime et procède au remplacement des objets de valeur qu'il est censé expertiser après les avoir placés dans une boîte, par une boîte similaire mais contenant des objets sans aucune valeur".

Des faits commis "sur l'ensemble du territoire national"

Une information judiciaire a été ouverte le 8 octobre 2024 par le parquet de la Jirs de Bordeaux. "Dans ce cadre, les enquêteurs ont progressivement identifié d'une part les participants aux faits initiaux commis au mois de juillet 2024, mais ont d'autre part mis à jour l'existence de nombreux autres faits similaires commis par des protagonistes reliés à la même organisation au cours des années 2024 et 2025 et agissant sur l'ensemble du territoire national".

Selon le parquet de Bordeaux, "l'opération a finalement été déclenchée le 14 mai 2025, alors qu'une nouvelle escroquerie 'rip deal' était en train de se commettre au préjudice d'une victime domiciliée à Tours, venant de se faire subtiliser des lingots d'or par deux auteurs".

"Sur demande du juge d'instruction français, les autorités belges ont procédé dans le même temps à l'interpellation de trois individus ciblés dans le cadre de l'enquête et ont réalisé des perquisitions en suivant. Les intéressés devraient faire l'objet d'une remise à la France aux fins de présentation au juge français dans les jours à venir sur la base des mandats d'arrêt européens", ajoute le parquet de Bordeaux.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.