Licenciés pour une barbe trop longue : "Ce qu'on a toléré pendant 10 ans doit pouvoir se poursuivre", estime l'avocat des salariés
La justice se prononce jeudi dans l'affaire des quatre agents de sûreté de confession musulmane, licenciés à cause d'une barbe trop longue, après les attentats du 13-Novembre. Leur avocat, Eric Moutet, dénonce une décision prise "sous le coup de l'émotion".
Le conseil de prud'hommes de Bobigny doit se prononcer jeudi 14 décembre sur l'affaire des quatre agents de sûreté de confession musulmane, licenciés après avoir refusé de raccourcir leur barbe, juste après les attentats du 13 novembre 2015. Ces derniers accusent l'entreprise Securitas de discrimination religieuse et réclament 40 000 euros d'indemnités de licenciements et 10 000 euros de dommages et intérêt. Invité de franceinfo, leur avocat, Eric Moutet, estime que le licenciement a été acté sous le coup de l'émotion.
franceinfo : Quels sont les arguments que vous avez développés devant le conseil des prud'hommes ?
Eric Moutet : Pour résumer la situation, leur barbe n'a pas poussé en une nuit le soir du 13 novembre 2015. Et ce qu'on a toléré pendant 10 ans doit pouvoir se poursuivre pour exécuter le contrat de travail. Ce n'est pas leur comportement qui a changé, c'est le regard sur eux qui s'est trouvé modifié du fait des attentats. Ce que l'on reproche à la société Securitas, c'est d'avoir licencié sous le coup de l'émotion.
L'émotion est-elle légitime ?
L'émotion est légitime, on ne remet pas cela en question. L'entreprise peut revendiquer une sorte de droit à l'image. La difficulté est qu'on a exigé à ces personnes de couper leur barbe, alors que depuis 10 ans elle était là et que cela ne posait pas de difficultés.
Securitas avait convoqué ses salariés, une vingtaine, pour leur demander de "tailler" leur barbe. Ils l'ont tous fait, sauf votre quatre clients. Pourquoi ?
Les autres ont pris peur pour leur contrat de travail. On ne va pas les blâmer. Les miens ont sans doute été un peu plus courageux dans leurs convictions religieuses et ils l'ont immédiatement payé en se faisant licencier pour faute grave. Je pense que la difficulté de trouver un job par les temps qui courent est un argument fort. Vous constateriez que mes clients n'ont pas une barbe de Père Noël. Elle est courte, elle est propre et elle est bien taillée. On a demandé de la réduire de manière très significative. Il y avait un référentiel vestimentaire qui existait depuis 2011 où il était question pour les salariés de barbe 'soignée' et juste après les attentats, de 'soigné', la barbe doit devenir 'courte'. Mais c'est quoi une barbe courte ?"
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