Au procès de P. Diddy, la défense accuse une victime de mentir sur des viols subis
Dans la salle d'audience du tribunal fédéral de Manhattan, l'un des avocats de P. Diddy a tout fait pour miner la crédibilité de Mia, une ancienne assistante du fondateur du label Bad Boy Records, dont le témoignage a été marquant.
/2023/07/06/64a68815cd1a7_placeholder-36b69ec8.png)
/2025/05/31/063-2216264407-683aee51c2485263874267.jpg)
"Et si vous n'aviez pas subi de violences sexuelles ?" La défense de Sean Combs, aussi connu sous les noms de Puff Daddy et P. Diddy, a accusé, vendredi 30 mai, son ancienne assistante d'avoir menti en racontant son "cauchemar" devant la cour du tribunal fédéral de Manhattan, à New York. Le magnat du hip-hop y est jugé depuis lundi 5 mai pour trafic sexuel.
Dans la salle d'audience, l'un des avocats de P. Diddy, Brian Steel, a tout fait pour miner la crédibilité de Mia, dont le témoignage jeudi a été marquant. Cette femme, qui témoigne à visage découvert devant le jury mais avec un prénom d'emprunt pour protéger son anonymat, a raconté comment son travail, entre 2009 et 2017, était devenu un "cauchemar". Il lui fallait protéger la compagne du rappeur, la chanteuse Cassie, de ses accès de rage ou la soigner quand il la frappait.
"Il m'a jetée contre le mur"
L'assistante elle-même a dit avoir subi de nombreuses violences, dont des viols de P. Diddy. Elle a rapporté ces épisodes, tête baissée, dans un récit douloureux. Proche du couple, elle a raconté, la voix parfois essoufflée comme si elle revivait les événements, comment l'artiste lui "a jeté des objets" dessus. "Il m'a jetée contre le mur. Il m'a jetée dans une piscine. Il m'a jetée un seau à glace sur la tête. Il a claqué mon bras contre une porte. Il m'a également agressée sexuellement", a-t-elle énuméré.
"C'était le patron, le roi, quelqu'un de très puissant", murmure-t-elle, en décrivant un piège à huis clos. "On était des années et des années avant les réseaux sociaux, MeToo ou tout autre moment où quelqu'un s'est opposé avec succès à quelqu'un d'aussi puissant que lui", souligne-t-elle.
Elle a aussi rapporté plusieurs épisodes de violences subies par la chanteuse, ses "lèvres enflées", "ecchymoses" ou l'"œil au beurre noir" qu'il fallait soigner, ou à tout le moins cacher pour faire bonne figure lors d'une avant-première à Hollywood. Guidée par les questions de la procureure, l'ancienne employée a confirmé, comme d'autres témoins avant elle, qu'il fallait préparer des chambres d'hôtel pour les marathons sexuels pendant lesquels Cassie devait livrer son corps, sous l'emprise de drogues, à des hommes rémunérés.
Son compte Instagram passé à la loupe
A New York, en plein contre-interrogatoire, Brian Steel a confronté Mia à l'image beaucoup plus positive qu'elle donnait sur les réseaux sociaux. Sur un écran du tribunal, défilent des publications sur son compte personnel Instagram où elle rend hommage à la star et les messages affectueux à chacun de ses anniversaires. "Vous mettez de côté le fait qu'il vous a agressée sexuellement ? Vous mettez de côté qu'il a commis l'impensable ? Vous mettez de côté le fait que vous viviez dans la terreur ?", lance l'avocat. "C'est votre violeur", insiste-t-il.
Sans jamais sembler bousculée, Mia répond par l'affirmative, relisant même ses messages de l'époque en y mettant un ton enjoué. "Instagram est un endroit où vous montrez à quel point votre vie est géniale, même si ce n'est pas vrai", explique-t-elle. "Bien sûr que l'on poste les bons moments".
Au terme des débats, qui vont se poursuivre en juin et peut-être début juillet, les jurés devront dire si l'artiste et producteur aux multiples Grammys a mis depuis au moins 2004 sa notoriété, sa richesse et son influence au service d'une entreprise criminelle et d'un trafic sexuel. Le rappeur a plaidé non coupable. Sa défense concède des épisodes de violence sur Cassie, mais assure qu'elle participait de son plein gré aux parties sexuelles avec d'autres hommes. Durant son témoignage, la chanteuse a assuré qu'elle n'avait pas le choix.
À regarder
-
De nombreux sites paralysés à cause d'une panne d'Amazon
-
Hong Kong : un avion cargo quitte la piste
-
Quand Red Bull fait sa pub dans les amphis
-
Ces agriculteurs américains qui paient au prix fort la politique de Trump
-
ChatGPT, nouveau supermarché ?
-
Eléphants : des safaris de plus en plus risqués
-
Concours de vitesse : à 293 km/h sur le périphérique
-
Églises cambriolées : que deviennent les objets volés ?
-
Quel était le système de sécurité au Louvre ?
-
La Cour des comptes révèle les failles de sécurité du musée du Louvre
-
Cambriolage du Louvre : ces autres musées volés
-
Cambriolage au Louvre : l'émotion et la colère de Stéphane Bern
-
Promeneurs, joggeurs : la peur des chiens
-
Vol des bijoux au Louvre : sept minutes pour un casse spectaculaire
-
Au cœur de la traque des migrants
-
Mouvement "No Kings" aux États-Unis : sept millions d'Américains sont descendus dans les rues contre Donald Trump
-
Allocations familiales : vers un coup de rabot ?
-
Un braquage a eu lieu au Louvre dimanche matin à l'ouverture
-
Avions : quand des batteries prennent feu
-
Affaire Epstein : le prince Andrew renonce à son titre royal
-
Grandir à tout prix
-
Cédric Jubillar : 30 ans de prison pour meurtre
-
Mal de dos : comment le soigner
-
Faire des têtes au foot, c'est stylé, mais...
-
En Chine, le plus haut pont du monde est devenu une attraction touristique
-
Quand t’es collé en forêt
-
À Marseille, la Bonne Mère retrouve sa couronne
-
Meurtre de Lola : ce qu’il s’est passé
-
Chili : un miracle dans le désert
-
Faux diplômes : tricher pour se faire embaucher
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter