Reportage "Je pense que la population n'est pas éduquée" : après les incendies, les Marseillais tirent les premières leçons de la catastrophe

Plus de 700 hectares ont brûlé dans les Bouches-du-Rhônes après le violent incendie et une centaine de maisons ont été touchées. Les habitants commencent à poser des questions sur la gestion de cette catastrophe.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une résidence ravagée par les flammes dans le quartier de l'Estaque à Marseille le 9 juillet 2025 (VIKEN KANTARCI / AFP)
Une résidence ravagée par les flammes dans le quartier de l'Estaque à Marseille le 9 juillet 2025 (VIKEN KANTARCI / AFP)

Le feu est enfin fixé dans les Bouches-du-Rhône, entre la commune des Pennes-Mirabeau et les quartiers nord de Marseille. Les flammes ne progressent plus, mais des interventions sont toujours en cours pour éviter les reprises. Plus de 700 hectares ont brûlé au total et les maisons d’une centaine d’habitants ont été touchées par le feu. Il aura fallu près de trente heures aux plus de 1 000 pompiers mobilisés au plus fort de l'opération pour stopper la progression des flammes. Devant l’ampleur des dégâts, des riverains s’interrogent : y a-t-il des leçons à tirer de cette catastrophe ?

Une valise dans chaque main, Françoise et Bernard quittent la maison recouverte de suie de leurs enfants dans le quartier particulièrement touché de l’Estaque. Ils étaient venus la garder pendant les vacances et ils laissent derrière eux, un paysage de cendres. "C'est un spectacle de désolation", confie Bernard tandis que son épouse ajoute d'une voix inquiète : "On repart chez nous, mais ça n'est pas rassurant."

"Mon mari a cru mourir"

Les maisons brûlées forment des taches noires dans le quartier. Le feu semble avoir bondi de façon aléatoire. "Mon mari a cru mourir", souffle Caroline. Les flammes ont surgi dans leur jardin, imprévisibles, et les pompiers ont mis du temps avant d’arriver jusque-là. "Je pense que la population n'est pas éduquée, on ne sait pas quoi faire, estime cette Marseillaise. On a tous reçu des alertes pour nous dire de fermer nos portes, de mettre des linges mouillés en dessous. Mais en fait, on ne sait pas quoi faire pour aider les pompiers, on ne sait pas comment leur signaler qu'il y a un départ de feu."

"Il faudrait peut-être des campagnes d'information, de formation qui soient faites auprès des populations exposées comme nous. On a toujours habité ici, on sait très bien que ça arrive et ça arrivera encore."

Caroline, habitante de Marseille

franceinfo

Mais jusqu’à quand faut-il respecter ces messages d'alerte pour se confiner, s’interroge Rudy ? Il a fini par fuir dans les fumées avec sa femme. "Des bouteilles de gaz commençaient à exploser autour de nous, raconte-t-il. À un moment donné, on s'est dit : 'Mais c'est un non-sens complet de rester ici', parce qu'on aurait vraiment pu brûler avec notre maison." Sans compter les moyens aériens, y en avait-il assez ? "On aimerait qu'ils mettent un peu plus d'argent pour acheter des bombardiers d'eau", affirme cet habitant, rappelant que la France ne dispose que de 12 canadairs.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.