Canicule : "On s'est demandé ce qu'on devait faire avec notre bébé", s'inquiètent des touristes face aux incendies hors de contrôle en Grèce
Les pompiers poursuivent toujours leur lutte contre les incendies de forêt, près d'Athènes, tandis que de nombreux habitants ont été contraints de quitter leurs habitations dans les zones balnéaires impactées par la canicule.
Une fournaise. Comme une partie de l'Europe, la Grèce est frappée depuis vendredi 14 juillet par une première canicule de l'année avec une pointe de 44,2°C. Conséquence directe : la moindre étincelle, poussée par les rafales de vents, fait flamber toute une zone. Ainsi, plusieurs feux de forêt, attisés par des vents forts, ont pris lundi 17 juillet à plusieurs dizaines de kilomètres à l'est et à l'ouest d'Athènes.
>> Canicule en Grèce : ce que l'on sait des incendies qui touchent notamment la région d'Athènes
Ainsi, dans l'après-midi de lundi, quelque 1 200 enfants ont été dû être évacués de plusieurs colonies de vacances, près de la station balnéaire de Loutraki, près de l'isthme de Corinthe, dans le sud du pays. Les incendies ont également interrompu la circulation sur l'autoroute allant d'Athènes à Corinthe. D'après les pompiers, deux des quatre feux qui ont éclaté lundi sont pratiquement maîtrisés, ou en tout cas en voie de l'être, car les vents ont faibli et les températures vont baisser.
L'incendie qui inquiète le plus est celui qui détruit le région de Dervenohoria, à 40 kilomètres d'Athènes : une région très boisée, très belle, avec des pins, des sapins, des oliveraies, un refuge réputé pour les tortues de terre. Pour l'instant, le feu est hors de contrôle : un épais nuage couvre depuis mardi matin toute la région et réduit d'autant la visibilité des pilotes de bombardiers d'eau et d'hélicoptères. Des villages, des stations balnéaires, un monastère, des colonies de vacances ont été évacués à titre préventif et les pompiers ont prévenu si nécessaire, ces évacuations, notamment dans la région de Dervenohoria vont continuer.
Inquiétude des vacanciers
Ces incendies ont aussi des conséquences sur les touristes. Marianna est en vacances à Loutraki, dans la région du Péloponnèse, avec son mari et sa petite fille de 2 ans. C’est la première fois que cette franco-grecque assiste à un feu, sur son lieu de vacances qu’elle connaît bien : "On a vu un panache de fumée blanche, des hélicoptères qui se chargaient en eau pour arroser l'incendie pas loin. J'ai vu quelques flammes... C'était à 4 km de là, mais on voyait les flammes. On s'est demandé ce qu'on devait faire avec notre bébé". Message des autorités grecques : elle et sa famille seront en sécurité tant qu’ils restent sur le front de mer. Mais autour de Loutraki, tout le monde n’a pas cette chance dans cette région où plusieurs maisons ont brûlé.
A une heure de route à l’est, à Kouvaras, les pompiers se battent contre un autre incendie, à seulement une cinquantaine de kilomètres d’Athènes. Hélène, restauratrice à Athènes et franco-grecque elle aussi, tente de rassurer les touristes français : "Ils nous demandent comment nous, on fait pour rester calme dans cette situation... Mais on a l'habitude, glisse-t-elle. On leur dit de faire attention, et que, malheureusement, ils sont venus à la mauvaise période. Il vaut mieux être sur une île à ce moment-là, et si l'on vient à Athènes, c'est mieux de rester chez soi car la chaleur est insurmontable".
Par crainte de perdre leur maison, certains Grecs refusent de partir
Les conservateurs, au pouvoir depuis 2019, ont mis en place un numéro d'urgence. En cas de catastrophe naturelle, il envoie un SMS sur tous les téléphones portables. Lundi, ce message disait "attention, alerte incendie, évacuation possible, suivez les instructions de la police".
Par ailleurs, traumatisés par l'incendie de Mati, près d'Athènes, qui avait fait 101 morts en juillet 2018 et qui avait coûté les élections au gouvernement de gauche, les conservateurs procèdent désormais à des évacuations préventives systématiques à grande échelle, mais sans assurer le suivi des villages qui restent vides. C'est ce dernier point qui explique ques les personnes concernées s'y opposent de plus en plus, puisque s'ils quittent leur village, il ne reste plus personne pour sauver leur maison ou leur forêt, tout flambe. C'est ce qu'il s'est passé en 2021 sur l'île d'Eubée : seuls ceux qui sont restés chez eux pendant les incendies ont pu sauver leur maison. À cela s'ajoute le fait que le débroussaillage contre le feu tout comme l'assurance anti-incendies ne sont toujours pas obligatoires.
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