"La justice doit envoyer un message fort à tous les bailleurs" : les victimes de la rue d'Aubagne attendent le jugement du tribunal de Marseille
Le tribunal de Marseille rend son jugement, lundi, six mois après la tenue du procès de l'effondrement des immeubles de la rue d'Aubagne en 2018.
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Qui sera jugé responsable de l'effondrement mortel de deux immeubles vétustes de la rue d'Aubagne à Marseille, ce drame devenu un symbole du fléau de l'habitat indigne ? Six mois après le procès, le tribunal de Marseille va rendre son jugement, lundi 7 juillet, à partir de 10h. Élu municipal, expert, représentants du syndic ou copropriétaires, ils sont 16 sur les bancs des prévenus. Pour les familles des huit locataires qui ont péri sous les décombres, en plein centre-ville, le 5 novembre 2018, c'est la fin d'une longue attente avec l'espoir d'obtenir justice.
Un jugement exemplaire, c'est ce qu'attend Imane Saïd Hassani. Avec sa famille, il habitait un appartement délabré au 65 rue d'Aubagne. L'immeuble s'est écroulé sur sa mère. Elle est morte, juste après avoir déposé son petit frère à l'école : "La justice doit envoyer un message fort à tous les bailleurs pour leur montrer qu'ils ne peuvent pas faire ce qu'ils veulent. Ils ne peuvent pas profiter de la précarité des gens."
"On n'était pas logés gratuitement, ce sont des appartements qu'on louait cher. Ils savaient parfaitement l'état dans lequel se trouvaient ces appartements.
Imane Saïd Hassanià franceinfo
"Rien n'a été fait, poursuit Imane. Ils ont détruit plusieurs familles." Les responsabilités de chacun doivent être reconnues, insiste-t-il. Propriétaire, syndic, expert, élu… Tous ont participé au drame, abonde Liliana Lalonde. Elle a perdu son fils, Julien, 30 ans, dans les effondrements : "C'est une responsabilité partagée, hélas. Personne n'a rien voulu faire. C'est inhumain. Je ne vais pas récupérer mon fils évidemment mais je veux croire en la justice. Je ne veux pas dire que je n'y crois plus."
Jusqu'à 10 ans de prison encourus par une dizaine de copropriétaires
Plus que des peines, Liliana Lalonde attend surtout une prise de conscience collective pour accélérer le combat contre le mal-logement, et pour que plus jamais un tel drame ne se reproduise. Hormis les personnes morales, tous les prévenus encourent de la prison ferme. Jusqu'à trois ans pour l'ancien adjoint au maire en charge de la police des immeubles en péril ou pour l'expert pressé, qui n'a pas pris le temps de visiter tous les appartements lors de son passage, quelques jours avant les effondrements. Ils sont jugés pour homicides involontaires.
Il y a aussi la dizaine de copropriétaires, jugés à la demande des parties civiles. Eux, risquent plus lourd : jusqu'à 10 ans de prison pour soumission de personnes vulnérables à des conditions d'hébergements indignes. Une infraction volontaire cette fois, et donc plus sévèrement punie. Les avocats des principaux prévenus ont tous plaidé la relaxe.
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