Gendarmes tués dans le Puy-de-Dôme : les violences sexistes sont "un drame de société" se désole l'avocate Nathalie Tomasini
L'avocate considère que les forces de l'ordre comme les politiques doivent "prendre conscience" de la gravité "de ce fléau".
Les violences faites aux femmes sont "un drame de société" et plus seulement "un drame dans le huis clos familial", estime lundi 28 décembre sur franceinfo Nathalie Tomasini, avocate au barreau de Paris, le jour de la cérémonie d'hommage aux trois gendarmes morts en intervention dans le Puy-de-Dôme, à Saint-Just.
franceinfo : L'ancienne compagne du forcené avait déposé trois plaintes, d'après les informations de France Bleu Drôme Ardèche. Comment expliquer qu'il n'y ait eu aucune suite ?
Nathalie Tomasini : C'est très difficile, une enquête aurait dû être faite, cet homme aurait dû être interpellé, mis en garde à vue, on aurait dû prendre des mesures pour cette femme. Ce qui me choque, c'est que c'est un nouveau drame, avec ce qui s'est passé dans le Val d'Oise [ce dimanche, un homme et sa femme ont été retrouvés morts à Domont]. La mort de ces trois gendarmes [à Saint-Just] est dramatique. Je pense qu'on peut faire mieux, les bracelets anti-rapprochements, annoncés, arrivent trop tard. Il ne s'agit plus de drame dans le huis clos familial mais d'un drame de société.
Se donne-t-on vraiment les moyens pour la réponse humaine, policière et judiciaire ?
On l'a beaucoup dit, très souvent les policiers et gendarmes minimisent ce type de violences conjugales. Mais on ne prend toujours pas la mesure avec de ces passages à l'acte dramatiques. Il faut que la société et les politiques prennent conscience de ce fléau.
Cet homme avait réussi à faire citer pour "non présentation d'enfant" son ex-compagne devant le tribunal, celle qui avait déposé trois plaintes. La justice prend-elle davantage au sérieux les hommes que les femmes ?
C'est malheureusement parole contre parole. La personnalité de cet homme, survivaliste, armé, ayant une pratique compétitive des armes et des tirs aurait dû alerter la justice. C'était une personne dangereuse. S'il y avait eu une enquête, les gendarmes auraient dû faire attention et prendre les mesures nécessaires. Les responsabilités sont multifactorielles. Si cette femme avait été assistée par un conseil, un avocat, elle aurait pu demander une ordonnance de protection. Elle n'a pas été assistée comme elle le devait.
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