Ce que l'on sait de l'explosion au gaz qui a fait au moins 20 blessés à Dijon

Un homme au comportement suicidaire a provoqué une explosion, vendredi 16 septembre, dans un immeuble de Dijon (Côte-d'Or). Vingt personnes ont été blessées, dont deux en urgence absolue, dans l'effondrement partiel de cet immeuble situé dans le quartier de la gare.

Que s'est-il passé ?

L'explosion s'est produite vers 9h30, vendredi matin, rue Pierre-Paillot, dans le quartier de la gare de Dijon. La rue a été fermée durant une partie de la journée. L'immeuble, de construction ancienne, comprenait 26 logements, dont plusieurs ont été complètement détruits.

Le bilan, toujours provisoire, s'élève à 20 blessés, dont deux en urgence absolue, douze blessés légers et six en état de choc, selon Pauline Jouan, directrice de cabinet de la préfète de Côte-d'Or. Aucun enfant ne figure parmi les victimes. Une soixantaine de pompiers et une quinzaine de personnels du Samu ont été mobilisés.

Dans l'après-midi, les secours, aidés d'une équipe cynophile, ont exploré les décombres de ce bâtiment de deux niveaux, en partie effondré, à la recherche d'éventuelles victimes.

Quelle est la cause de l'explosion ?

L'immeuble n'était pas raccordé au réseau du gaz de ville, selon les pompiers. Mais le directeur départemental de la sécurité publique, Thierry Allende, a précisé que "des bouteilles de gaz" avaient été découvertes dans les décombres. Très rapidement après l'explosion, la procureure de Dijon, Marie-Christine Tarrare, avait "exclu tout acte terroriste", privilégiant déjà l'hypothèse d'une tentative de suicide au gaz d'un habitant de l'immeuble.

Cette explosion serait en fait l'œuvre d'un habitant de l'immeuble qui aurait tenté de se suicider en raison d'une déception amoureuse. Lui-même gravement blessé dans l'explosion, il est l'une des deux personnes dont le pronostic vital est engagé.

Que sait-on du responsable présumé de l'explosion ?

"Quand il a été sorti des décombres, l'homme a raconté spontanément être responsable de l'explosion au gaz", a déclaré lors d'une conférence de presse le vice-procureur de Dijon, Jean-Luc Chemin.

L'homme est un quinquagénaire connu de la justice pour des condamnations anciennes, notamment des délits routiers. Il avait été secouru par la police "quelques jours auparavant" après une tentative de suicide : l'homme s'était tailladé les poignets.

"Il a déclaré son amour à une dame, elle a dit 'non'. (...) Il m'a dit qu'il allait se faire péter. J'ai réparé sa voiture jeudi dernier, il pleurait, il m'a dit 'soit je me mets sous un train, soit je me fais péter avec le bâtiment'", expliquent deux de ses amis au micro de France Bleu Bourgogne.

Une enquête, confiée à la sûreté départementale, a été ouverte pour "destruction volontaire par moyens dangereux ayant entraîné des blessures". Ce crime est passible d'une peine de quinze ans de réclusion. Si un blessé venait à succomber, la peine encourue serait alors la réclusion à perpétuité.