Environ 300 plaintes déposées dans les Bouches-du-Rhône contre deux nounous soupçonnées d'escroqueries, une enquête préliminaire ouverte

Ces deux assistantes maternelles proposaient des voyages de rêves à des prix cassés, mais les séjours n'étaient pas toujours assurés ensuite.

Article rédigé par franceinfo, avec ICI Provence
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une voiture de police. Image d'illustration. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS via AFP)
Une voiture de police. Image d'illustration. (QUENTIN DE GROEVE / HANS LUCAS via AFP)

C'est une arnaque estimée à plusieurs centaines de milliers d'euros, indique ICI Provence (ex-France Bleu) jeudi 25 septembre, après s'être fait confirmer les faits auprès du parquet. Deux assistantes maternelles sont mises en cause : elles proposaient des voyages de rêves à des prix cassés, mais les séjours n'étaient pas toujours assurés ensuite. Environ 300 plaintes pour escroqueries ont déjà été déposées.

Parmi les victimes, Sébastien, coiffeur à Marseille, pensait avoir trouvé la bonne affaire. Il a d'ailleurs pu profiter de ces voyages pas chers pendant quatre ans. "C'était incroyable", se remémore-t-il, "par exemple, j'ai pu faire cadeau à toute ma famille d'un voyage à Rome, quatre jours, un week-end de l'Ascension. Ça m'a coûté 1 200 euros pour onze." En plus de l'adhésion annuelle à 34 euros. C'est son associée, Audrey, qui a parlé de ce "bon plan" à Sébastien. Elle-même l'a découvert par le biais de sa sœur : "Elle est gardien de la paix", explique-t-elle, "et c'était proposé chez les gardiens de la paix. C'est quand même très culotté de démarcher dans la police".

Des séjours à Disneyland ou en Laponie 

Le bouche-à-oreille fonctionne aussi dans la cour de l'école. Annabelle, une infirmière libérale, en entend parler par ses filles scolarisées dans le 12e arrondissement de Marseille. "On a des copines qui partent", raconte-t-elle. "Elles me donnent des prix. Je me dis ça n'existe pas des séjours à Disneyland à moitié prix. Mais si, ma copine en revient, elle est partie à moitié prix. Après, elle fait un deuxième séjour, un troisième séjour. Puis une deuxième copine, une troisième copine... donc au bout d'un moment, on souscrit !"

L'infirmière signe pour trois séjours. Le premier est reporté, et le dernier, un voyage en Laponie fin 2024, n'a jamais lieu. Le site de l'entreprise ferme début janvier 2025. Audrey a perdu 8 000 euros, son associé Sébastien 7 000 et l'infirmière Annabelle presque 3 580 euros. Mais au-delà du préjudice financier, ils soulignent aussi celui moral. Ils espèrent une lourde sanction de la part de la justice et témoignent de leur besoin d'être reconnu victime.

Le parquet d'Aix-en-Provence a ouvert une enquête préliminaire. Elle a été confiée à la brigade d'investigation d'Istres qui a notamment établi un modèle type de plainte, pour recueillir plus facilement le témoignage d'autres potentielles victimes.

Commentaires

Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.