Enfants fauchés à La Rochelle : un "permis de conduire n'est pas un droit, c'est une autorisation à conduire", rappelle la mère de Margot, tuée par une octogénaire

Une automobiliste de 83 ans comparaît devant le tribunal judiciaire de La Rochelle pour homicide et blessures involontaires, et délit de fuite.

franceinfo

Radio France

Publié le 01/07/2025 09:23

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Le tribunal de grande instance de La Rochelle (Charente-Maritime). (LEOTY XAVIER / MAXPPP)

"Ce permis de conduire n'est pas un droit, c'est une autorisation à conduire", déclare mardi 1er juillet sur ICI La Rochelle (ex France Bleu) Camille Paineau, la mère de Margot, tuée à vélo par une octogénaire. Elle ressent de "la colère" face à "l'inaction au niveau parlementaire", alors que le procès de l'automobiliste de 83 ans qui a provoqué l'accident le 5 juin 2024, avenue Coligny à La Rochelle, s'ouvre mardi 1er juillet. La dame âgée comparaît devant le tribunal judiciaire de La Rochelle pour homicide et blessures involontaires, et délit de fuite.

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Ce jour-là, douze enfants faisaient une sortie scolaire encadrée à vélo, lorsque le groupe a été percuté par une octogénaire au volant d'une petite Twingo jaune. Aujourd'hui âgée de 83 ans, elle affirme avoir fait un malaise au volant. Trois enfants sont grièvement blessés. Margot, 10 ans, est transférée au CHU de Poitiers et décède le lendemain.

"Il y a plusieurs choses qui se mélangent, explique Camille Paineau. Il y a évidemment de la tristesse, plus ou moins de la colère, surtout face à l'inaction au niveau parlementaire. La colère et l'envie de faire avancer les choses en termes de sécurité routière". Pour elle, ce procès est l'occasion "de rappeler aux gens qu'il n'est toujours pas obligatoire aujourd'hui en France d'avoir un test d'aptitude à la conduite tout au long de sa vie. Je reste convaincue que dans notre situation, ça aurait permis à Margot d'être avec nous aujourd'hui".

"On ne contrôle jamais le conducteur tout au long de sa vie"

Camille Paineau, a créé le collectif "Sauver des vies, c'est permis", contre les violences routières. "On peut encore aujourd'hui établir des lois en lien avec la sécurité routière, qui permettent de sauver des vies, explique-t-elle. On contrôle les véhicules techniquement, à la charge d'ailleurs de tous les conducteurs, et finalement, on ne contrôle jamais le conducteur tout au long de sa vie". Elle affirme qu'il n'y a "pas de ciblage d'une certaine catégorie d'âge", "il me semble vital de s'assurer de l'état de l'ensemble des personnes qui ont un véhicule aujourd'hui" plaide-t-elle.

Sa fille Margot sera la seule absente au procès. "C'est sa vie qui a été brisée. C'est aussi essentiel qu'on repositionne notre fille en tant que victime. J'ai beaucoup de mal à me concevoir comme victime, c'est elle la victime de cette conductrice" confie Camille Paineau. Elle attend du tribunal qu'il prenne "la bonne décision". Depuis l'accident mortel de sa fille, elle n'a reçu aucun message de la conductrice.