Disparition de Medhi Narjissi : "Ce sont toutes les règles de sécurité et d'encadrement de mineurs qui n'ont pas été respectées", dénonce son père
"On confie notre fils à une Fédération et on récupère des valises", se désespère le père du jeune rugbyman emporté par l'océan l'été dernier, lors d'un déplacement de l'équipe de France U18 en Afrique du Sud. Deux membres de l'encadrement sont mis en examen pour homicide involontaire.
"Ce sont toutes les règles de sécurité et d'encadrement de mineurs qui n'ont pas été respectées", dénonce jeudi 5 juin sur ICI Occitanie Jalil Narjissi, le père de Medhi Narjissi, joueur de rugby de 17 ans disparu après avoir été emporté par l’océan en Afrique du Sud, sur la plage de Dias Beach, au cap de Bonne Espérance, le 7 août dernier lors d’une tournée de l’équipe de France.
Ses coéquipiers de l'équipe de France U18 et lui effectuaient une séance de récupération organisée par l’encadrement, en marge d'une compétition. L'ancien manager des U18 Stéphane Cambos et le préparateur physique Robin Ladauge, ont été mis en examen pour homicide involontaire par un juge d'instruction du parquet d'Agen lundi. Une information judiciaire pour homicide involontaire est ouverte. Jalil Narjissi a été reçu par la ministre des Sports, il dénonce "l'accumulation des fautes. On confie notre fils à une Fédération et on récupère des valises".
"Les adultes auraient dû s'opposer à la mise à l'eau"
Ces deux mises en examen ne sont pas un soulagement pour cette "famille dévastée", assure Jalil Narjissi. "Il n'y a rien qui nous soulage", dit le père de la victime. "C'est la logique des choses, c'est la moindre des choses", assure-t-il. Mais selon lui, "au-delà de ces deux personnes, il y a d'autres responsables", notamment les autres encadrants présents sur place, selon lui.
"Ils étaient neuf adultes, dont le préparateur physique, et personne ne s'est opposé, malgré des panneaux qui indiquaient la dangerosité, l'interdiction de se baigner, à cette mise à l'eau."
Jalil Narjissi, le père de Medhi Narjissià ICI Occitanie
"Aucune personne ne s'est mise à l'eau pour secourir Medhi", assure le père de la victime qui raconte que seul son coéquipier, Oscar Boutez, a tenté de le secourir. "Les adultes sont restés sans rien faire", dit-il. "Il y a eu une mise en danger de tout le monde", assure Jalil Narjissi. "Medhi a disparu, mais ils étaient 25 dans l'eau", dit-il. "Ils auraient dû s'opposer à la mise à l'eau", martèle Jalil Narjissi qui dénonce aussi la responsabilité "de l'organisation de cette sélection, en amont, toutes les règles qui n'ont pas été respectées au sein de la Fédération."
Jalil Narjissi met en cause le président de la FFR
Jalil Narjissi a écrit, il y a quelques jours, une lettre aux 1 900 clubs de France dans laquelle il pointe directement du doigt Florian Grill, le président de la Fédération Française de Rugby qui, selon lui, n'assume rien et nie l'évidence. "Il y a des règles qui n'ont pas été respectées concernant l'encadrement des mineurs au sein de la Fédération", assure-t-il citant le rapport de l'enquête administrative menée parallèlement par l'Inspection générale de l'éducation, du sport et de la recherche (IGESR). Document qui met en lumière des "fautes graves" dans l'organisation de ce séjour encadrant des mineurs. "C'est lui le responsable, c'est lui qui doit assurer la sécurité de nos enfants", rappelle-t-il.
Florian Grill lui a répondu qu'il ne fallait pas se tromper de combat et faire confiance à la justice. "Notre combat, c'est que la justice fasse son travail, la vérité doit être dite, tout doit être transparent", assure Jalil Narjissi. "On veut le combat de la vérité et que la justice fasse son travail". Enfin, le père de la victime assure n'avoir eu "aucun soutien de la Fédération, le seul soutien, c'est le Stade Toulousain", le club de Medhi Narjissi, explique-t-il. La famille du joueur réfléchit à la pose d'une stèle sur les lieux du drame pour rendre hommage au jeune homme.
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