Condamnation de Cédric Jubillar : à Cagnac-les-Mines, les habitants espèrent désormais tourner la page de "ce cauchemar"

Cédric Jubillar a finalement été condamné à 30 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de sa femme Delphine, dont le corps n'a jamais été retrouvé.

Article rédigé par franceinfo - Antoine Lifaut
Radio France
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Temps de lecture : 3min
Un portrait de Delphine et de nombreuses fleurs déposées devant l'ancienne maison du couple, à Cagnac-les-Mines, le 6 mars 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)
Un portrait de Delphine et de nombreuses fleurs déposées devant l'ancienne maison du couple, à Cagnac-les-Mines, le 6 mars 2025. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

La peine prononcée par la cour d'assises du Tarn aura finalement été conforme aux réquisitions des avocats généraux. Cédric Jubillar a été reconnu coupable du meurtre de sa femme, Delphine, et a écopé d'une peine de 30 ans de prison. Ses avocats ont toutefois annoncé qu'ils allaient faire appel de ce verdict. "Cet homme continuera à clamer son innocence", comme il l'a fait tout au long du procès promet notamment Me Emmanuelle Franck. Une nouvelle que de nombreux habitants ont eu du mal à digérer à Cagnac-les-Mines, ce village où habitait le couple.

C'est avec "colère", que réagissent d'abord les habitants de Cagnac-les-Mines. Ils attendaient de l'apaisement et non pas une "nouvelle bataille juridique", confie notamment une habitante qui espérait aussi de cette journée que Cédric Jubillar finisse par passer aux aveux et révéler le lieu où se cache le corps de Delphine. "Je sens que l'on va devoir attendre encore longtemps", soupire-t-elle. "J'aurais préféré savoir vraiment la vérité, abonde Angelina. Les enfants, la famille, ne peuvent pas faire le deuil tant que le corps n'a pas été retrouvé." Elle espère encore des révélations lors du procès en appel.

Pensées pour "les proches" de Delphine

Beaucoup d'habitants de Cagnac-les-Mines espèrent à tout le moins pouvoir tourner la page de ce qu'ils appellent "ce cauchemar". "Que l'on ne parle pas de nous qu'à travers Cédric Jubillar", espère une autre habitante, lasse de constater que son village est devenu une sorte d'attraction attirant les curieux. Devant la maison du couple Jubillar, on trouve des bougies, des fleurs et une pancarte : "Justice pour Delphine, Louis et Elya"

Quelques rares passants déplorent la condamnation de Cédric Jubillar "parce que pas de corps et pas d'aveux", entend-on, comme l'a répété la défense au fil de l'audience. Le verdict, ces 30 ans de prison, "je trouve ça injuste, dit Dominique, une mère de famille. Parce qu'il n'y a pas de preuve. J'ai côtoyé Cédric avec ma famille, mes enfants, mon mari... On a fait des parties de pétanque. C'est quelqu'un de très respectueux."

"Je ne me promène plus le soir. Parce qu'il y a peut-être quelqu'un qui traîne et qui enlève les femmes..."

Dominique, habitante de Cagnac-les-Mines

à franceinfo

Mais c'est bien vers Delphine et ses enfants que vont la majorité des pensées des habitants de Cagnac vendredi soir. Tout le monde pense aux enfants du couple et notamment au garçon qui était scolarisé dans l’école au centre du village. "Les gens du coin, peut-être que ça va les rassurer un temps, mais ça ne changera rien à leur vie. Ceux pour qui ça va changer quelque chose, c'est la famille de Delphine, ses proches, surtout les enfants. La peine et le manque de leur mère, on ne pourra jamais les combler", estime Jimmy, un habitant. Au détour d'une rue, un autre passant croisé confie qu'il ira déposer des fleurs devant la maison du couple, dans la soirée, en hommage à Delphine.

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