Dijon : une dizaine de blessés dont un grave après un week-end d’affrontements "communautaristes", des "évènements graves et inédits" selon le procureur
C’est un véritable déchaînement de violences qui s’est produit à Dijon, sur la place de la République, et dans le quartier tout proche des Grésilles, au long du week-end.
La ville de Dijon, en Côte-d’Or, vient de connaître trois soirées particulièrement agitées, marquées par de violents affrontements entre des membres de la communauté tchétchène et une bande de dealers présumés de la ville. "Ce n’est pas la guerre, mais ce sont des événements graves, un peu inédits pour Dijon, et même ailleurs sous cette forme", a réagi lundi matin sur France Bleu Bourgogne le procureur de la République de Dijon, Eric Mathais.
Dix personnes ont été légèrement blessées dans les affrontements de la nuit de vendredi à samedi, un homme a été blessé par balle la nuit suivante - ses jours ne sont plus en danger - et un homme a été grièvement blessé dans un véhicule parti en tonneau dans le quartier des Grésilles, dans le nord-est de la ville, dans la nuit de dimanche et lundi.
Un appel à la vengeance après l’agression d’un jeune homme
Le bruit des hélicoptères, des fourgons de police par dizaines dans les rues de Dijon, des blessés et des dégradations. C’est un véritable déchaînement de violences qui s’est produit à Dijon, sur la place de la République, et dans le quartier tout proche des Grésilles, au long du week-end. Des violences qui sont toutes liées, selon le procureur, à un affrontement "communautariste" entre "Tchétchènes" venus de toute la France, qui appelaient sur les réseaux sociaux à se venger des "Maghrébins". Un appel à la vengeance après l’agression quelques jours plus tôt d’un jeune homme de 16 ans.
Des violences qui découlent, selon le procureur de la République, d’"une dérive communautaire sur fond de racisme". "Ce sont apparemment des membres de la communauté tchétchène qui ont appelé sur les réseaux sociaux à partir de vendredi à venger des violences commises sur un jeune par des personnes issues de la communauté ‘maghrébine’. Trois soirs de suite, on a donc jusqu'à 140 personnes qui viennent à Dijon dans ce cadre-là", a détaillé le procureur de la République.
Eric Mathais a également confirmé qu’un homme était hospitalisé dans un état grave ce lundi matin, après un accident lié à ces affrontements. Il était au volant du véhicule accidenté en plein quartier des Grésilles, une scène filmée en direct et publiée sur les réseaux sociaux. "Nous étions en direct au centre de commandement de la police, on voyait sur les caméras ces 140 personnes de la communauté tchétchène rassemblées sur la place du marché aux Grésilles. Et il y a un véhicule qui est venu à proximité, qui a d'ailleurs à un moment donné esquissé un mouvement pour foncer dans la foule, ensuite il y a eu cet accident", a expliqué le procureur.
Aucune interpellation pour le moment
Malgré ce déchaînement de violences, aucune interpellation n’a eu lieu à cette heure à Dijon. Ce qui peut surprendre, au vu du déploiement de forces de l'ordre. "Dans un cas comme ça, a expliqué Eric Mathais, la priorité c'est avant tout la sécurisation, éviter que le pire ne se produise". Mais l’affaire ne va pas en rester là.
Le parquet de Dijon a décidé de co-saisir la direction interrégionale de la police judiciaire et la sûreté urbaine de Dijon pour "essayer de comprendre ce qui s'est passé, voir quelles étaient les infractions commises - violences graves, violences avec armes, dégradation -, et puis d'identifier, d'interpeller et de poursuivre les auteurs. Car il est évident que cette dérive communautariste est intolérable." Selon le procureur, la plupart des membres de la communauté tchétchènes venus d’autres villes ont désormais quitté Dijon. D’autres affrontements violents, opposants des membres de la communauté tchétchène à des dealers présumés ont également eu lieu à Nice, ce week-end.
Des faits inacceptables pour le maire
"Ce sont des faits inacceptables", a condamné le maire PS de Dijon François Rebsamen sur franceinfo."Ce qui est vrai, c’est que quand la justice ne passe pas très rapidement, ces personnes considèrent qu’elles peuvent rendre la justice elles-même. C’est une pratique qui n’est pas du tout conforme à celle de la République. C’est assez sidérant de voir cela dans notre République" a-t-il dit expliquant avoir demandé des renforts de la police nationale.
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