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Des escrocs soutirent des millions d'euros à une victime en se faisant passer pour le ministre de la Défense

L'escroquerie a été opérée au préjudice d'un riche industriel étranger et porte sur des "dizaines de millions d'euros". La justice est déjà saisie dans des cas similaires.

franceinfo avec AFP

France Télévisions

Publié le 02/02/2017 18:55 Mis à jour le 02/02/2017 19:25

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Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian à l'Elysée, le 1er février 2017. (CITIZENSIDE / AFP)

Encore une victime des faux virements. Des escrocs qui contactent leurs cibles au nom du ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian pour tenter de leur soutirer des fonds, ont récidivé en décembre, relaie l'AFP d'après une source judiciaire, jeudi 2 février. Des juges d'instruction ont déjà été saisis en avril 2016 à Paris après des cas similaires, qui avaient touché des présidences d'Etats africains, des ambassades, des entreprises françaises, fondations ou associations humanitaires.

L'escroquerie a cette fois été opérée au préjudice d'un riche industriel étranger et porte sur des "dizaines de millions d'euros". Des individus se faisant passer pour des émissaires du ministre sont d'abord entrés en contact par téléphone avec la victime, avant que celle-ci ne reçoive un faux courrier signé du ministre.

Déjà 500 millions d'euros de préjudice

Dans la plupart des cas, ces escroqueries passent par des scénarios élaborés de prises d'otages, qui nécessitent le paiement discret de fortes sommes d'argent à la place de la France, dont la ligne officielle est de ne pas céder aux demandes de rançons. Comme le récit des escrocs fait intervenir des agents secrets, il est demandé à la riche victime de rester discrète pour des raisons de sécurité et de virer rapidement l'argent sur des comptes dans des paradis fiscaux.

Le ministère de la Défense a signalé 180 faits de ce type depuis août 2015. La plupart du temps, il ne s'agit que de tentatives, "mais il y a des faits consommés". En mars 2016, le procureur de la République de Paris, François Molins, avait chiffré à 500 millions d'euros depuis 2010 le préjudice causé par ces escroqueries.