Corps repêchés dans la Seine : ce que l'on sait des quatre victimes
Deux des hommes retrouvés morts faisaient partie de l'entourage du suspect et fréquentaient le même local désaffecté. Les deux autres ont comme point commun de s'être rendus sur les bords de Seine, à Choisy-le-Roi, le jour de leur disparition.
C'est un usager du RER C qui a appelé les secours après avoir lui-même découvert un corps flottant dans la Seine, à Choisy-le-Roi (Val-de-Marne). Mais ce sont finalement quatre cadavres qui ont été retrouvés flottant dans le fleuve, à quelques dizaines de mètres de distance les uns des autres. Si aucun lien n'avait été formellement établi entre les victimes dans un premier temps, les dernières investigations du parquet de Créteil et la mise en examen, dimanche 24 août, d'un homme d'une vingtaine d'années sous le chef d'accusation de "meurtres en concours", l'appellation qui désigne les crimes sériels, commencent à lever le voile sur cette affaire.
Le mis en examen est un sans domicile fixe, en situation irrégulière, "habituellement présent" sur les berges de Seine non loin du lieu de découverte des corps. Il s'appelle "Monji H.", selon France 2.
"Chacune des victimes dans un temps concomitant à leur disparition" peut être reliée au suspect, a déclaré le parquet dimanche. Le principal lien entre les victimes est le lieu de découverte des corps : un ancien local technique désaffecté en bord de fleuve, dans lequel vivait le suspect. Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de l'identité des quatre victimes et de leurs liens avec le mis en examen.
Les deux premières victimes faisaient partie de l'entourage du suspect
Les deux premières personnes dont les corps ont été retrouvés faisaient partie de l'entourage du suspect et fréquentaient le même squat. Leur identification a été complexe en raison de l'état de décomposition des cadavres, repêchés dans la Seine, et a été permise par comparaison avec la base de données des empreintes digitales, selon le parquet de Créteil. Le premier est un Algérien de 21 ans en situation irrégulière nommé Abdellah, qui n'avait plus donné signe de vie depuis le 26 juillet. Le second, un Tunisien de 26 ans se prénommant Amir, lui aussi en situation précaire, n'a plus été vu après le 31 juillet.
Depuis mercredi, "Monji H." a répondu "succinctement aux enquêteurs sur ses éléments de vie" et refusé de s'exprimer sur les faits, a expliqué le ministère public. Mais plusieurs éléments ont mis les enquêteurs sur sa piste, précise France 2. Le suspect a été contrôlé par la police en possession de deux téléphones appartenant à Abdellah, et a été vu sur la caméra de surveillance d'une boucherie en train d'utiliser la carte bancaire d'Amir, le 1er août, soit le lendemain de sa disparition.
La disparition des deux autres victimes signalée en août
Les deux autres victimes n'avaient aucun lien direct avec le suspect, explique France 2. Mais elles ont en commun le fait d'avoir été présentes à côté du lieu de vie du suspect, le jour de leur disparition. Les enquêteurs privilégient ainsi la piste d'une mauvaise rencontre fortuite. La troisième victime, un Algérien de 21 ans, est un habitant de Choisy-le-Roi nommé Sami. Ses proches avaient signalé sa disparition le 7 août. Connu de la justice, "Monji H." avait déjà été interpellé en août par la police dans son lieu de squat alors qu'aucune disparition n'avait encore été signalée. Sur place, les officiers ont trouvé des documents, depuis identifiés comme appartenant à Sami, explique le parquet.
La quatrième personne à avoir perdu la vie, un Français de 48 ans nommé Frantz, pouvait ainsi "fréquenter les abords du lieu de découverte des corps" et un "lieu de rencontres homosexuelles éphémères", précise le parquet. Le corps de la victime, retrouvé dénudé, présente des traces de strangulation selon le parquet. L'homme, qui résidait à Créteil, avait été porté disparu dès le 11 août par ses proches.
La piste de crimes homophobes envisagée
Si le parquet n'a pour le moment avancé aucune hypothèse quant au mobile de ces meurtres, l'une des principales pistes suivies par la brigade criminelle de Paris, selon France 2, est celle de crimes en raison de l'orientation sexuelle, supposée ou réelle, des victimes. De son côté, l'association Stop Homophobie a annoncé se constituer partie civile. "Si le mobile n'est pas encore établi, plusieurs sources proches du dossier évoquent l'hostilité de l'accusé à l'encontre de l'homosexualité, dans un contexte marqué par un discours religieux rigoriste", explique l'association dans un communiqué. "L'hypothèse d'un tueur en série mû par des convictions homophobes est désormais considérée avec sérieux par les enquêteurs", poursuit-elle.
L'association précise par ailleurs lancer un appel à témoin, "invitant toute personne ayant aperçu le suspect, ou disposant d'informations sur ses déplacements et ses fréquentations, à se rapprocher des enquêteurs ou nous contacter", est-il détaillé dans un communiqué. L'un des quatre cadavres, dont le parquet ne souligne pas l'identité, a été découvert le pantalon "baissé au niveau des chevilles". La détermination de la cause de la mort de deux autres hommes est toujours en cours. Les investigations et interrogations vont se poursuivre pour déterminer les mobiles du suspect.
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