Ce que l'on sait de l'intervention policière à Drancy lors de laquelle un homme a été blessé par balle
Selon la préfecture de Paris, une des personnes qui ont agressé des policiers a été touchée par des tirs. Il a été "pris en charge par les secours", "en urgence absolue, mais sans pronostic vital engagé".
L'affaire est désormais dans les mains de la justice. Deux enquêtes ont été ouvertes en lien avec les faits survenus vendredi soir à Drancy (Seine-Saint-Denis), où un jeune majeur a été blessé par balle lors d'une intervention policière, a déclaré le parquet de Bobigny samedi 3 mai à l'AFP. Au cours de cette opération de contrôle, un policier a été également blessé au dos en chutant, a précisé la préfecture. Les gardes à vue des trois personnes interpellées pour violences vont être prolongées, a annoncé samedi soir le procureur de Bobigny. Voici ce que l'on sait de cette affaire.
Des policiers ont été "pris à partie" lors d'un contrôle
Vendredi en début de soirée, des policiers ont "procédé au contrôle d'un deux-roues sur la commune de Drancy" dans le cadre "d'une opération de lutte contre les rodéos", a expliqué la préfecture de police à Radio France. Pendant leur intervention, "les policiers ont été pris à partie par plusieurs individus virulents, un attroupement s'étant formé autour de l'équipage se retrouvant ainsi isolé et subissant de multiples jets de projectiles", selon la préfecture. De son côté, le parquet insiste sur le caractère "flou" de la séquence impliquant "beaucoup d'intervenants".
Une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et tournée à proximité de la cité Youri-Gagarine de Drancy montre une altercation entre deux policiers et plusieurs personnes autour d'une motocross bleu électrique tombée sur la chaussée. L'un des fonctionnaires de police, en possession d'une arme à feu avec laquelle il procède à des tirs de sommation, est bousculé par un homme en pull rouge. Au cours de cet accrochage, on entend plusieurs coups de feu ainsi que de nombreuses insultes proférées par la personne en train de filmer la scène à l'égard des forces de l'ordre. On voit ensuite un policier tomber sur la chaussée en se tenant le bras. L'homme en pull rouge est alors hors champ.
Un homme a été blessé et trois autres ont été interpellés
C'est dans ce contexte qu'un des agents de police a "fait usage à plusieurs reprises de son arme administrative en tirant en l'air pour se protéger et mettre en fuite les assaillants qui poursuivaient malgré cela leurs actions", a justifié la préfecture de police. Celle-ci précise que "l'un des assaillants, blessé, a été pris en charge par les secours, et transporté par ambulance en milieu hospitalier, en urgence absolue mais sans pronostic vital engagé". Un communiqué du procureur de Bobigny confirme samedi soir que "ses jours ne sont pas en danger" et précise que l'homme "n'a jamais fait l'objet de poursuites judiciaires".
Selon le parquet de Bobigny, c'est l'homme que l'on voit avec un pull rouge sur la vidéo qui a été blessé par balle. Quant au policier qui a chuté, il a été "blessé au dos et transporté en milieu hospitalier", d'après la préfecture de police. Cette même source ajoute que "des policiers venus en renfort ont subi des tirs de mortiers" et que trois hommes ont été interpellés "pour outrage et rébellion". Un seul d'entre eux "présente des antécédents judiciaires", souligne le procureur de Bobigny dans son communiqué samedi.
Finalement, les agents de police "ont interpellé un individu et le véhicule est resté sur place", raconte Axel Ronde, porte-parole du syndicat CFTC Police, à BFMTV. Alors que les forces de l'ordre présentes sur place "étaient chargées de ramener ce véhicule au commissariat pour l'enquête", "une dizaine ou une quinzaine d'individus ont tenté de récupérer la moto".
Vers minuit et demi, les lieux étaient calmes. Un important dispositif policier a été déployé dans la rue où sont survenus les faits, selon un journaliste de l'AFP sur place. La ville de Drancy a annoncé avoir "mis en place des médiateurs de rue" dans la zone concernée et que l'adjoint de quartier s'est rendu sur place après les faits, selon Le Parisien.
Deux enquêtes ont été ouvertes
Deux enquêtes ont été ouvertes, a annoncé le parquet de Bobigny samedi. "Il y a deux procédures en parallèle, l'une confiée au service départemental de la police judiciaire pour les violences sur les policiers, et l'autre confiée à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) pour l'ouverture du feu", a déclaré à l'AFP le ministère public. Trois personnes sont en garde à vue dans le cadre de la procédure ouverte du chef tentative d'homicide volontaire sur personne dépositaire de l'autorité publique, a poursuivi le parquet.
Cette intervention a suscité des réactions politiques
La maire de la ville, Aude Lagarde, estime que "cette émotion ne doit pas conduire à faire prendre des risques supplémentaires au quartier ou à nos jeunes". L'édile "appelle les papas et les mamans à se mobiliser pour protéger tous nos jeunes de toutes dérives, ce soir et dans les jours qui viennent", écrit l'élue UDI dans une publication sur ses réseaux sociaux pour "ne pas risquer un autre drame".
"Rien ne justifie que l'on s'oppose par la violence à un contrôle de police, a pour sa part réagi le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, sur le réseau social X. "La justice fera toute la lumière sur les conditions dans lesquelles mes policiers ont dû protéger leur intégrité physique." De son côté, Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et allié du Rassemblement national, a dit "apporter [son] total soutien aux policiers sauvagement agressés à Drancy" sur son compte X.
Le député La France insoumise de la circonscription, Aly Diouara, a appelé samedi dans un communiqué de presse posté sur X à "la retenue et au respect", "bien que l'exaspération de la population soit légitime".
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