Professeure hospitalisée, adolescent fasciné par Hitler et au pronostic vital engagé... Ce que l'on sait de l'agression au couteau dans un collège du Bas-Rhin
Blessée au visage mercredi matin, l'enseignante de 66 ans a été hospitalisée mais son pronostic vital n'est pas engagé. Le pronostic vital de l'adolescent, grièvement blessé au niveau du cou après avoir retourné son arme contre lui, est engagé.
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L'adolescent soupçonné d'avoir blessé au couteau une enseignante du collège Robert-Schuman de Benfeld, au sud de Strasbourg (Bas-Rhin), est toujours hospitalisé en urgence absolue. Le collégien de 14 ans a retourné son arme contre lui au moment de son interpellation, mercredi 24 septembre, à proximité de l'établissement scolaire. Deux enquêtes ont été ouvertes, l'une sur l'agression de la professeure et l'autre sur les conditions de l'interpellation, alors que l'adolescent s'est porté des coups de couteau, a précisé la procureure de la République de Strasbourg, Clarisse Taron, en conférence de presse. "Le parquet de Strasbourg est en contact avec le Parquet national antiterroriste compte tenu du profil du mineur", a-t-elle ajouté. Voici ce que l'on sait des faits.
Une professeure attaquée dans un couloir du collège
Les faits se sont produits à 8h15, au début des cours au collège Robert-Schuman, à Benfeld (Bas-Rhin). Un adolescent de 14 ans a agressé une professeure, âgée de 66 ans, la blessant au visage. Selon une source proche de l'enquête, jointe par franceinfo, l'enseignante se trouvait alors dans le couloir de l'établissement. "On était en cours de musique lorsque ça a toqué à la porte. La professeure a ouvert et l'élève l'a tout de suite agressée, rapporte une élève citée par le quotidien Dernières Nouvelles d'Alsace. La professeure avait du sang partout au niveau du visage. Puis il est parti."
"On a entendu tous les enfants crier et sortir de la salle en panique, en courant et en criant : 'Il a un couteau, il lance son compas !'", témoigne un élève de sixième qui se trouvait dans une classe voisine, auprès d'ICI Alsace (ex-France Bleu). "Ils étaient tellement paniqués qu'ils sont partis en courant et sont sortis dans la cour", rapporte-t-il. Un autre élève raconte comment sa professeure d'histoire a mis la classe en sécurité : "On a fermé les portes, on a barricadé, et on a entendu l'alarme."
Les pompiers sont ensuite intervenus pour prendre en charge la professeure. Blessée au visage, elle a été transportée à l'hôpital. Son pronostic vital n'est pas engagé. A ce stade, les enquêteurs ne savent pas si la professeure "était délibérément visée", a précisé en conférence de presse Gwendal Durand, commandant du groupement de gendarmerie départementale du Bas-Rhin.
Un élève de troisième fasciné "par Hitler et les armes"
L'élève, qui avait pris la fuite, a été arrêté une heure plus tard à la sortie de la commune, selon la source proche de l'enquête auprès de franceinfo. Une autre source raconte que c'est au cours de son interpellation que l'adolescent s'est porté des coups de couteau au niveau de la gorge. Les gendarmes ont prodigué les premiers soins. En arrêt cardio-respiratoire, le collégien a été réanimé et transporté par hélicoptère en urgence absolue au centre hospitalier de Strasbourg. La procureure de la République de Strasbourg a affirmé que son pronostic vital était "engagé". Il "aurait des lésions [au niveau de la] jugulaire et [de la] carotide", a-t-elle précisé, ajoutant qu'il avait été opéré et qu'"il [étai]t actuellement sédaté".
Les raisons de cette agression restent pour l'instant "inconnues", précise la gendarmerie. Des élèves interrogés par ICI Alsace décrivent l'adolescent comme un jeune homme "taciturne", "isolé" et "toujours habillé en noir". Arrivée sur place mercredi en milieu d'après-midi, la ministre de l'Education nationale démissionnaire, Elisabeth Borne, a confirmé que l'élève, en classe de 3e, avait un "parcours personnel et familial difficile", qu'il était placé à l'Aide sociale à l'enfance (ASE), et "en situation de handicap". De son côté, la procureure de Strasbourg a précisé que le jeune homme, qui n'a "pas d'antécédents pénaux", "serait porteur d'une maladie génétique" et d'un handicap psychologique. "Il a été placé en famille d'accueil où il a subi des violences de la part de cette famille qui ont abouti à la condamnation de l'assistante familiale", a encore détaillé Clarisse Taron.
Par ailleurs, la ministre démissionnaire a aussi affirmé que "ce jeune avait été repéré [par l'équipe pédagogique] pour une certaine fascination vis-à-vis d'Hitler et des armes et, pour cela, il avait eu une sanction disciplinaire avec une exclusion temporaire". "En début de semaine, il avait dessiné des symboles SS sur un cahier", a encore rapporté Elisabeth Borne, qui a évoqué un "signalement fait au procureur et au préfet".
Si l'établissement a été évacué, les élèves de la classe qui ont été témoins de l'agression ont dû rester dans l'enceinte du collège afin d'être entendus par les gendarmes. "Ces derniers ont autorisé la présence d'un parent par enfant", précisent les Dernières Nouvelles d'Alsace. Les collégiens ont finalement pu quitter les lieux autour de 12h30, selon le quotidien régional.
Une cellule médico-psychologique ouverte
"Une cellule d'urgence médico-psychologique ainsi que l'équipe mobile de sécurité de l'Education nationale ont été immédiatement déployées pour accompagner les élèves, les personnels et les familles", a annoncé le rectorat de l'académie de Strasbourg. Evacués de l'établissement, les collégiens ont été rassemblés dans la salle des fêtes de la commune de Benfeld, à proximité du collège où ils ont été placés sous la surveillance des gendarmes.
"Je condamne avec force l'agression d'une enseignante par un élève dans un collège du Bas-Rhin", a réagi Elisabeth Borne, ministre de l'Education nationale démissionnaire, sur le réseau social X. "J'exprime ma solidarité à l'enseignante et à la communauté scolaire."
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