Loi sur le narcotrafic : les attaques contre le prisons visaient à "intimider les agents pénitentiaires" pour qu'ils demandent le retrait du texte, d'après Gérald Darmanin

D'après le garde des Sceaux, les personnes qui ont attaqué les prisons ces dernières semaines ont voulu faire pression sur les agents pénitentiaires pour qu'ils réclament le retrait du projet de loi sur le narcotrafic.

Article rédigé par franceinfo
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Gérald Darmanin, sur France Inter le 17 mai 2023. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)
Gérald Darmanin, sur France Inter le 17 mai 2023. (FRANCE INTER / RADIO FRANCE)

Les individus qui ont attaqué les prisons ces dernières semaines en France "ont essayé d'intimider les agents pénitentiaires pour qu'ils demandent au gouvernement de ne pas adopter la loi" contre le narcotrafic, estime ce mercredi sur France Inter le ministre de la Justice Gérald Darmanin. Cette loi, adoptée définitivement mardi soir, prévoit la création de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux.

"Révélateur de ce que nous faisons est sans doute efficace"

Le ministre de la Justice établit un lien entre l'examen de cette loi et les attaques qui ont visé des prisons et des agents pénitentiaires ces dernières semaines. "Les personnes que nous avons interpellées sont liées au narcotrafic, il y a notamment cinq détenus qui communiquaient et organisaient ces vengeances ou cette intimidation de l'État", indique le ministre. "Ils l'ont fait - et c'est révélateur du fait que ce que nous faisons est très dur et sans doute efficace contre le narcotrafic - parce qu'ils n'ont pas envie d'aller dans le régime carcéral que je crée en ce moment, qui vise à les isoler du reste du monde", avance Gérald Darmanin.

"C'est évident qu'ils ont essayé d'intimider les agents pénitentiaires pour qu'ils fassent grève, pour qu'ils arrêtent de travailler, pour qu'ils demandent au gouvernement de ne pas adopter cette loi, car si elle est promulguée demain et appliquée en juillet, les narcotrafiquants qui iront dans ces prisons ne pourront plus jamais communiquer avec l'extérieur", avance-t-il.

"Des profils assez différents" dans les attaquants

Vingt-quatre gardes à vue ont été prolongées mardi soir et deux ont été levées, a indiqué le parquet national antiterroriste, qui s'est saisi du dossier. Gérald Darmanin évoque des "profils assez différents" parmi les personnes interpellées, "des petites mains, souvent mineures" jusqu'aux "commanditaires, qui ont organisé, pensé et trouvé un circuit de financement pour ces attaques". "Mais on voit bien que ce n'était ni l'ultragauche, ni une ingérence étrangère, ni le fruit d'une coïncidence", souligne-t-il. 
 
Parmi ces interpellés, "il y aurait des personnes qui seraient adhérentes de la DZ Mafia mais ce n'est pas la seule organisation criminelle dans notre pays", indique le ministre. La DZ Mafia est une organisation criminelle soupçonnée de nombreux narchomicides ces dernières années à Marseille. 

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