Attaque au couteau dans un lycée de Nantes : "Bruno Retailleau se comporte un peu comme un vautour", dénonce Manon Aubry

"Je pense qu'on est au moment du recueillement, d'unité nationale autour de ces jeunes", estime la députée européenne LFI sur franceinfo, au lendemain de l'attaque au couteau dans le lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides, qui a fait un mort et trois blessés.

Article rédigé par franceinfo
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Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, le 25 avril 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)
Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, le 25 avril 2025 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Bruno Retailleau se comporte un peu comme un vautour, et je n'ai pas envie d'être un vautour ce matin", déclare vendredi 25 avril sur franceinfo Manon Aubry, eurodéputée La France insoumise, alors que le ministre de l'Intérieur a estimé que l'attaque au couteau qui a fait un mort et trois blessés jeudi dans le lycée privé Notre-Dame-de-Toutes-Aides à Nantes (Loire-Atlantique) n'était "pas un fait divers mais un fait de société".

"Je pense qu'on est au moment du recueillement, d'unité nationale autour de ces jeunes. Il y a manifestement un problème psychiatrique, psychologique pour ce jeune. Et je sais qu'on a des difficultés à repérer dans l'enceinte scolaire les adolescents à la dérive. Quand vous voyez l'état de la santé mentale des jeunes dans notre pays, quand vous avez un jeune sur deux qui est en état d'anxiété, quand vous voyez qu'il y a un psychologue pour 1 500 élèves dans nos établissements scolaires, on va devoir parler des coupes budgétaires et de leurs conséquences", explique Manon Aubry.

Bruno Retailleau a aussi ajouté qu'"on ne résout pas à ce que ces lieux d'enseignement deviennent parfois des lieux d'ensauvagement". "Là aussi, je vais refuser de faire le vautour comme lui, répond l'eurodéputée LFI. Il y a des actes de violence. Mais la question c'est davantage 'comment fait-on en sorte qu'on n'utilise pas un couteau ?' plutôt que de parler d'ensauvagement de la société, de mettre en place des portiques, d'avoir le tout-sécurité dont on voit très bien que ça ne produit aucun effet".

La piste des portiques "n'est absolument pas la solution"

Après cette attaque, le Premier ministre François Bayrou a en effet déclaré que l'installation de portiques à l'entrée des établissements scolaires était "une piste". "Vous allez donc faire des établissements scolaires des aéroports. Ça coûte 100 000 euros par établissement, il y a 12 000 établissements scolaires dans notre pays, donc le calcul est rapide. Et on va demander aux enfants de venir une heure plus tôt à l'école pour pouvoir faire la queue, donc il va y avoir des attroupements devant les établissements scolaires qui peuvent aussi être la cible d'un déséquilibré. Ceci n'est pas absolument pas la solution", assure Manon Aubry.

Quant à la volonté du Premier ministre "d'intensifier des contrôles" aux abords des écoles, l'eurodéputée LFI pense "qu'on ne va pas réussir à fouiller chacun des élèves dans notre pays. Le véritable objectif, ce doit être de faire en sorte qu'il n'y ait aucun jeune qui se dise un matin : 'je vais prendre un couteau et je vais m'en prendre à mes camarades'".

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