Place de la République, à Paris : "Nous sommes tous Charlie"
Quelque 35 000 personnes sont venues exprimer leur colère et leur tristesse à Paris, après l'attaque qui a fait 12 morts au siège de "Charlie Hebdo". Reportage.
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"Colère", "tristesse", "incrédulité", "inquiétude"... Dans la foule massée place de la République, à Paris, on cherche les mots pour réagir à l'horreur. Ils sont 35 000, selon la police, à s'être regroupés, mercredi 7 janvier en fin d'après-midi, en soutien aux douze victimes de l'attaque perpétrée contre le siège de Charlie Hebdo.
Les visages sont fermés, les yeux parfois mouillés. Les slogans, simples : les "Charlie, Charlie" succèdent aux "Liberté, d'expression". Entre deux salves, des minutes de silence improvisées sont observées dans un silence poignant. Au centre de la place, certains se sont juchés sur l'imposant Monument à la République, avec la ferme intention d'y rester une bonne partie de la soirée. Un ruban noir est noué autour du bras de la statue représentant la liberté. Des cierges sont allumés, éclairant des pancartes "Je suis Charlie" bricolées à la va-vite, dans un élan d'émotion. "Not afraid" ("pas peur"), peut-on lire dans la nuit qui tombe sur des panneaux constitués de dizaines d'ampoules.
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Trois heures plus tôt, alors que la place se remplissait encore, la comédienne Pierrette Dupoyet invitait la foule à brandir un stylo : "C'était leur arme à eux !" Aussitôt suivie par les personnes l'entourant, et relayée sur les réseaux sociaux, l'initiative a fait mouche, jusqu'à susciter le slogan "Liberté des crayons !", mines dressées vers le ciel.
"Ceux qui n'ont pas de pancartes, brandissez un stylo ! C'était leur arme à eux", lance une dame. La foule suit. pic.twitter.com/rOoWMlljyK
— Ilan (@i_car) 7 Janvier 2015
"Cette unité, c'est très important. Ce soir, on ne parle pas de politique. Il faut être là pour défendre la liberté d'expression, dit Amandine, 26 ans, venue avec une de ses amies. On s'est dit qu'il faudrait qu'on s'abonne à Charlie Hebdo, en soutien à ces gens qui prennent des risques pour nous." C'est ce que va faire Tassadit, une quinquagénaire "contente de voir autant de monde répliquer à ceux qui ont voulu décapiter le journal". Elle n'en est pas une lectrice assidue, ce qui ne l'empêchera pas de "se proposer comme bénévole s'ils en ont besoin". "Parce que franchement, je ne sais pas s'ils vont s'en relever."
La solidarité avec les victimes, et leur journal décimé, se lit partout. Dans les regards, dans les mots : "On est tous Charlie, comme on est tous un Berliner, comme on est tous des juifs allemands", témoigne Marie, une retraitée, reprenant ainsi les célèbres formules de Kennedy en 1963 et de Cohn-Bendit en mai 1968.
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"De voir tous ces gens ce soir, ça rassure", dit Florian, qui a accompagné sa tante. Car derrière tous ces visages meurtris et dignes, l'inquiétude n'est jamais bien loin. "La République a maintenant un défi à relever. Car à force d'attiser les peurs et les haines, ce sont les fanatiques qui gagnent", juge Lucas, bientôt trentenaire. Sandy, elle, se soucie déjà de la suite. "Ce serait bien de ne pas oublier. De ne pas se ruer sur le prochain numéro de Charlie Hebdo avant de le laisser couler dans trois mois."
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