A la remise du prix Samuel-Paty, professeurs et élèves expriment leur émotion et leurs craintes
Elisabeth Borne et Gabriel Attal ont assisté à la remise du prix Samuel-Paty samedi. Face à eux, des élèves et des enseignants encore sous le choc de l'attaque terroriste dans le lycée d'Arras, et inquiets pour l'avenir.
Le prix Samuel-Paty, en hommage à l'enseignant tué il y a trois ans, était remis samedi à la Sorbonne, à Paris, dans un contexte d'inquiétude après la mort, la veille, d'un autre professeur dans l'attaque au couteau dans le lycée Gambetta à Arras. La Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Education Gabriel Attal étaient présents pour montrer leur soutien à l'ensemble de la communauté enseignante, mais aussi aux élèves.
Les élèves sont encore sous le choc. Catharina est en 3e à Montpellier. "Je n'aurais jamais pensé que ça pouvait se reproduire, explique-t-elle. Ça m'a pas mal troublée et j'ai remarqué que mes consœurs aussi. Ce n'est pas rien, c'est important."
Important, notamment, de se recueillir lors de la minute de silence prévue lundi à 14h. Pour la préparer, les cours ne vont commencer qu'à 10h et les professeurs vont se retrouver, entre adultes. Margaux Thomas, enseignante dans un lycée à Lille, regrette que rien ne soit prévu en commun avec les élèves. "J'ai peur pour la suite, confie-t-elle. Je me demande ce qui va se passer dans les prochains mois, les prochaines années."
"Je ne veux pas me retrouver face à des élèves qui ont peur de venir en classe et à des collègues qui ont peur de faire cours, alors qu'ils exercent leur métier depuis 5, 10, 15, 20 ou 30 ans."
Margaux Thomas, enseignante à Lilleà franceinfo
Cette professeure avoue s'être déjà auto-censurée par peur des réactions, comme la moitié des enseignants. D'où la création de cellules d'appui pédagogique dans chaque académie, annoncée par le ministre de l'Education. Gabriel Attal a insisté sur la sécurité des professeurs, avec le déploiement de 1 000 personnels dédiés.
Mais tous les établissements ne pourront pas être surveillés, pour Virginie Lebescon, elle aussi enseignante. "On sait très bien qu'installer des portiques ou mettre un policier constamment, ce n'est pas possible. On est là pour du savoir, pas dans une prison." Elle se prépare donc à devoir continuer de travailler avec cette crainte, tout en continuant à "confronter des images, des vidéos, des caricatures. Apprendre aux élèves qu'on peut tous ensemble".
La journée de lundi sera une journée d'hommage aux professeurs tués et de solidarité avec tous les enseignants.
À regarder
-
Vagues, rafales : la tempête Benjamin a battu des records
-
Tempête Benjamin : sauvetage en pleine mer
-
Nouvelle-Calédonie : 50 détenus attaquent l'État en justice
-
Cancer : grains de beauté sous surveillance grâce à l'IA
-
La langue des signes est-elle en train de mourir ?
-
Un malade de Parkinson retrouve l'usage de ses jambes
-
Ils crient tous ensemble (et c'est ok)
-
Obligée de payer une pension à sa mère maltraitante
-
Maison Blanche : Donald Trump s'offre une salle de bal
-
Musée du Louvre : de nouvelles images du cambriolage
-
Traverser ou scroller, il faut choisir
-
Manuel Valls ne veut pas vivre avec des regrets
-
Nicolas Sarkozy : protégé par des policiers en prison
-
Piétons zombies : les dangers du téléphone
-
Tempête "Benjamin" : des annulations de trains en cascade
-
Femme séquestrée : enfermée 5 ans dans un garage
-
Vaccin anti-Covid et cancer, le retour des antivax
-
A 14 ans, il a créé son propre pays
-
Ils piratent Pronote et finissent en prison
-
Aéroports régionaux : argent public pour jets privés
-
Bali : des inondations liées au surtourisme
-
Cambriolage au Louvre : une nacelle au cœur de l'enquête
-
Alpinisme : exploit français dans l'Himalaya
-
Un objet percute un Boeing 737 et blesse un pilote
-
Cambriolage au Louvre : où en est l'enquête ?
-
Jean-Yves Le Drian défend l'image de la France
-
Chine : 16 000 drones dans le ciel, un nouveau record du monde
-
Donald Trump lance de (très) grands travaux à la Maison Blanche
-
Glissement de terrain : des appartements envahis par la boue
-
Emmanuel Macron sème la confusion sur la réforme des retraites
Commentaires
Connectez-vous ou créez votre espace franceinfo pour commenter.
Déjà un compte ? Se connecter