Affaire Estelle Mouzin : après 20 ans d’attente et de combats, le père de la victime obtient enfin justice

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Article rédigé par franceinfo - J. Wild, N. Perez, E. Venuto, M. Hauville, M. Lerue - Édité par l'agence 6Médias
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Le père d'Estelle Mouzin, disparue à l'âge de 9 ans en rentrant de l'école, Éric Mouzin, vient de faire condamner l'État pour faute lourde. Il reprochait aux autorités de ne pas avoir tout fait pour retrouver sa fille et d'avoir écarté trop rapidement la piste menant à Michel Fourniret.

Ce texte correspond à une partie de la retranscription du reportage ci-dessus. Cliquez sur la vidéo pour la regarder en intégralité.


La retenue d’Éric Mouzin est palpable. Après de longues années de combats, la justice lui donne enfin raison. Le 3 septembre, l’État est condamné pour faute lourde dans l’enquête sur la disparition de sa fille, Estelle Mouzin.

"Pendant 20 ans, tous les membres de la famille ont été plongés dans l’attente, dans l’angoisse, à se demander ce qui se passait", confie Éric Mouzin, qui n’a cessé de dénoncer les manquements de l’enquête. Pour lui, cette décision représente une forme de satisfaction, même si elle ne ramène pas sa fille.

Une enquête marquée par des dysfonctionnements

En janvier 2003, Estelle disparaît sur le chemin de l’école à Guermantes, en Seine-et-Marne. Elle a 9 ans. Son père organise immédiatement des marches blanches et distribue des appels à témoins. L’enquête s’oriente rapidement vers le tueur en série Michel Fourniret, mais cette piste est rapidement abandonnée. C’est aujourd’hui l’un des principaux reproches d’Éric Mouzin : Michel Fourniret finira par passer aux aveux… mais seulement en 2020. Il meurt avant d’être condamné, tandis que sa compagne, Monique Olivier, sera jugée et condamnée, sans que le corps d’Estelle ne soit jamais retrouvé.

Les dysfonctionnements de l’enquête ont été reconnus par la justice le 3 septembre : manque de moyens humains, absence de procès-verbaux réguliers et succession de dix magistrats au cours de l’instruction. "Nous avons été confrontés à cette incertitude, à cette absence de réponse, à être baladés de magistrats en magistrats, de réponses évasives à des non-réponses. On était dans une espèce de froideur administrative et procédurale, complètement déconnectée de la réalité du dossier d’un enlèvement d’enfant", pointe Éric Mouzin.

Une décision symbolique mais porteuse d’espoir

L’État versera à Éric Mouzin 50 000 euros pour le préjudice moral subi. Si cette somme ne peut compenser la perte de sa fille, elle représente pour lui un symbole important. La décision offre aussi l’espoir que la justice ne reproduira pas les mêmes erreurs dans d’autres affaires d’enfants disparus.

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