Caroline Darian, fille de Gisèle Pelicot, alerte sur le "fléau de la soumission chimique", "un véritable enjeu de société, de santé publique"

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Article rédigé par France 2 - A.-S. Lapix
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La quadragénaire a témoigné lundi soir sur France 2 de la difficulté d'être "l'enfant d'un des plus grands prédateurs sexuels, mais contrebalancé par le fait d'être l'enfant de Gisèle [Pelicot]".

Caroline Darian, fille de Gisèle et Dominique Pelicot, était l'invitée du "20 Heures" de France 2, lundi 20 janvier, à l'occasion de la diffusion, mardi soir, du documentaire Soumission chimique : pour que la honte change de camp, auquel elle a participé. Depuis la découverte des deux photos d'elle dans l'ordinateur de Dominique Pelicot, en novembre 2020, la quadragénaire est persuadée d'avoir été droguée et peut-être même agressée sexuellement par son père, voire par des inconnus. Une allégation qu'il a démentie lors du procès dit des viols de Mazan.

Caroline Darian raconte la difficulté d'être "l'enfant d'un des plus grands prédateurs sexuels, mais contrebalancé par le fait d'être l'enfant de Gisèle [Pelicot], qui a été admirable en ouvrant les portes" du procès. Une décision qu'elle raconte avoir largement soutenue. "J'ai toujours dit à maman de ne surtout pas fermer ces portes-là, pour la bonne et simple raison que ça aurait été un vrai cadeau, à la fois pour Dominique Pelicot, mais aussi pour les 50 autres" hommes accusés, tous reconnus coupables, raconte Caroline Darian.

Gisèle Pelicot, "une héroïne des temps modernes"

"C'est une héroïne des temps modernes, qui a l'âge qu'elle a aujourd'hui, 72 ans. Elle a été capable de venir tous les jours lors du procès pour affronter ces crimes odieux, en direct, via les vidéos" diffusées au tribunal, abonde la fille de Gisèle Pelicot au sujet de sa mère.

Caroline Darian a fait de la soumission chimique un combat. Elle explique que lors de l'écriture de son livre Et j'ai cessé de t'appeler papa – publié en 2022 –, elle a été amenée à rencontrer un certain nombre de victimes. "Je me suis rendu compte qu'en fait, le fléau de la soumission chimique était un véritable enjeu de société, de santé publique", explique-t-elle. En France, "on ne dispose pas de statistiques claires du nombre de victimes que cela représente. Mais c'est sans doute (...) des milliers de victimes. Et ça se passe majoritairement non pas dans la sphère festive, mais dans la sphère domestique et intrafamiliale", ajoute Caroline Darian. 

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