Info franceinfo Procès des viols de Mazan : trois condamnés renoncent finalement à faire appel

Sur les 51 accusés condamnés, ils sont désormais 14 (contre 17 jusqu'ici) à faire appel du verdict rendu le 19 décembre. Mais d'autres peuvent encore se désister.

Article rédigé par Juliette Campion
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Un accusé du procès des viols de Mazan ressort libre après le verdict, le 19 décembre 2024, au tribunal judiciaire d'Avignon (Vaucluse). (ANNA MARGUERITAT / HANS LUCAS / AFP)
Un accusé du procès des viols de Mazan ressort libre après le verdict, le 19 décembre 2024, au tribunal judiciaire d'Avignon (Vaucluse). (ANNA MARGUERITAT / HANS LUCAS / AFP)

Après le verdict du procès des viols de Mazan, 17 accusés sur les 51 condamnés avaient annoncé faire appel dans le délai légal de dix jours qui leur était imparti. A cette heure, ils ne sont plus que 14, a appris franceinfo de source proche du dossier, mardi 28 janvier. Trois ont donc décidé de se désister et d'accepter leur condamnation.

Il s'agit, selon la même source, d'Ahmed Tbarik, 55 ans, qui comparaissait libre au moment du procès, et que la cour criminelle départementale du Vaucluse a condamné à huit ans d'emprisonnement. Son avocate, Isabelle Crépin-Dehaene, n'a pas souhaité commenter cette information. Mahdi Daoudi, 36 ans, qui a écopé de la même peine, a, lui aussi, renoncé à faire appel. Contacté, son avocat, Guillaume de Palma, n'a pas répondu à nos sollicitations.

Enfin, Joan Kawai, le benjamin des accusés, âgé de 27 ans, a, lui aussi, accepté sa condamnation à dix ans de réclusion criminelle. Cet ex-militaire était poursuivi pour deux séries de viols sur Gisèle Pelicot à Mazan, en 2019 et 2020. Il comparaissait détenu. "Il avait fait appel pour avoir le temps de la réflexion, c'est son droit le plus strict de se désister", déclare son avocate, Gaëlle Mathys. Elle précise que Joan Kawai "ne voulait pas affronter un nouveau procès qui ne soit pas à huis clos, car il avait trouvé la surmédiatisation difficile à gérer : il ne souhaite pas revivre un acharnement médiatique".

"On peut considérer que c'est positif"

Stéphane Babonneau, avocat de Gisèle Pelicot, "n'est pas surpris" de ces désistements au regard du délai de réflexion de dix jours laissé aux condamnés pour faire appel, qui intervenait "juste avant les fêtes de fin d'année" et qui "semblait un peu court pour prendre une décision". D'autres désistements pourront encore intervenir avant le procès en appel, prévu fin septembre 2025 devant la cour d'assises du Gard, à Nîmes. Cette fois, les accusés feront face à un jury populaire.

En tout état de cause, ces désistements "paraissent indiquer que, finalement, une grande majorité d'accusés ont décidé d'accepter la décision de la cour [criminelle du Vaucluse] et en cela, on peut considérer que c'est positif", se félicite l'avocat de la partie civile.

Pour rappel, Dominique Pelicot, le principal accusé du procès, a été condamné à vingt ans de réclusion (le maximum prévu par la loi) pour viols aggravés sur sa femme et celle d'un coaccusé, également sous l'emprise d'une soumission chimique, mais aussi, entre autres, pour enregistrement d'images à caractère sexuel de sa fille Caroline Darian et de ses deux belles-filles.

Le septuagénaire a décidé de ne pas faire appel de sa condamnation, considérant que "ce serait encore une nouvelle épreuve, de nouveaux affrontements" pour Gisèle Pelicot, avait fait savoir son avocate, Béatrice Zavarro. Toutefois, sa présence n'est pas exclue au procès en appel : il pourra être cité à comparaître en tant que témoin.

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