Mort de Nahel : le parquet de Nanterre demande un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir qui avait tué l'adolescent en juin 2023

Le parquet requiert en revanche un non-lieu concernant l'autre policier présent ce jour-là, qui était poursuivi pour complicité de meurtre. Les juges d'instruction doivent encore décider des suites données à ces réquisitions.

Article rédigé par franceinfo
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Une marche à Nanterre (Hauts-de-Seine) en mémoire de Nahel, le 29 juin 2024, soit un peu plus d'un an après la mort de l'adolescent, tué par un policier. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)
Une marche à Nanterre (Hauts-de-Seine) en mémoire de Nahel, le 29 juin 2024, soit un peu plus d'un an après la mort de l'adolescent, tué par un policier. (SERGE TENANI / HANS LUCAS / AFP)

Le parquet de Nanterre a requis un procès pour meurtre contre le policier auteur du tir ayant provoqué la mort du jeune Nahel, 17 ans, dans cette ville des Hauts-de-Seine en juin 2023, selon un communiqué du parquet, mardi 4 mars. Ce policier de 38 ans, Florian M., avait été mis en examen pour homicide volontaire. Le parquet requiert en revanche un non-lieu concernant Julien L., l'autre policier présent ce jour-là, poursuivi pour complicité de meurtre.

Les juges d'instruction doivent encore décider des suites données à ces réquisitions. La mère de Nahel, Mounia Merzouk, est "soulagée", a réagi son avocat Me Frank Berton. "Il n'y avait pas d'autre qualification envisageable dans cette affaire, le geste est volontaire et l'intention de tuer évidente", a-t-il souligné.

Le jeune homme avait été tué le 27 juin 2023, d'une balle tirée à bout portant par un policier à moto qui contrôlait le véhicule qu'il conduisait. Sa mort avait provoqué un vif émoi en France et plusieurs nuits d'émeutes dans de nombreuses villes partout en France.

Une reconstitution organisée en mai dernier

Une enquête pour meurtre avait été ouverte. Celle-ci s'est achevée le 2 août. Une première version policière, selon laquelle le jeune homme avait foncé sur le motard, avait été infirmée par une vidéo amateur diffusée sur les réseaux sociaux. Florian M., le policier auteur du tir, avait été placé pendant cinq mois en détention provisoire. Une décision judiciaire qui avait beaucoup ému dans les rangs de la police nationale.

Une reconstitution minutieuse des faits avait eu lieu le 5 mai dernier. En présence de leurs avocats, Florian M., Julien L. et plusieurs témoins ont été confrontés à leurs déclarations, notamment pour établir si le policier auteur du tir était en danger de mort au moment de tirer. Après cette reconstitution, "deux confrontations" ont été "organisées les 15 et 16 juillet 2024", précise le parquet. Contacté, l'avocat du policier auteur du tir, Laurent-Franck Liénard, n'était pas joignable dans l'immédiat.

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