Près de 250 000 conducteurs sans assurance en France : "C'est véritablement le pire des paris", alerte le Fonds de garantie des victimes

L'an dernier, "168" personnes ont été tuées par des conducteurs non assurés. Un crime qu'ils paieront toute leur vie. Le Fonds de garantie des victimes rappelle que la seule obligation est "de s'assurer au titre de la responsabilité civile, c'est-à-dire des dommages que l'on peut causer aux autres".

Article rédigé par franceinfo
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Ne pas s'assurer, c'est prendre le risque d'en payer toute sa vie les conséquences (photo d'illustration). (VALERY HACHE / AFP)
Ne pas s'assurer, c'est prendre le risque d'en payer toute sa vie les conséquences (photo d'illustration). (VALERY HACHE / AFP)

Le Fonds de garantie des victimes a dévoilé vendredi 27 juin sur franceinfo son baromètre annuel de la non-assurance routière, révélant que le nombre de victimes d'accidents provoqués par un conducteur non assuré ou ayant pris la fuite a progressé de 3,3% en 2024.

Selon Julien Rencki, directeur du Fonds, le nombre d'automobilistes sans assurance "a beaucoup progressé au cours de ces cinq dernières années". Le phénomène concerne désormais 240 000 conducteurs, faisant de la conduite sans assurance "le délit routier le plus sanctionné aujourd'hui".

Avec de lourdes conséquences, à la fois pour les victimes et les auteurs des faits : "Ne pas s'assurer, c'est véritablement le pire des paris", alerte-t-il. Cette hausse s’accompagne d’une augmentation des accidents impliquant des conducteurs non assurés . : "L'année dernière, c'est 8 000 victimes de dommages corporels, des victimes blessées ou décédées", précise Julien Rencki. En 2024, "168 victimes décédées, c'est une hausse de 3% par rapport à l'année précédente. C'est inquiétant". Le directeur du Fonds rappelle toutefois que "l'immense majorité des Français sont bel et bien assurés", avec 57 millions d'automobilistes en règle.

Un risque d'endettement à vie pour des "conducteurs, souvent jeunes"

Le profil des conducteurs non assurés est "dans quatre cas sur cinq, un homme", et, ajoute le directeur du Fonds de garantie des victimes, "qui a moins de 30 ans dans un cas sur deux, avec souvent des revenus faibles ou pas de revenus". Il ajoute que "pour une minorité d'entre eux, mais une grosse minorité, ça peut être des situations de cumul des infractions routières : 'Je ne suis pas assuré, mais par ailleurs, je n'ai pas le permis de conduire'".

Plusieurs causes expliquent ce phénomène : "La première, c'est le défaut d'information, ou plus exactement le fait que 'oui, on sait qu'il y a une obligation d'assurance', mais on ne sait pas exactement sur quoi elle porte". Il rappelle que "ce qui est obligatoire, c'est de s'assurer au titre de la responsabilité civile, c'est-à-dire des dommages que l'on peut causer aux autres". Le coût de l’assurance pour les jeunes conducteurs est également pointé. "Vu de l'assureur, le jeune conducteur représente un risque supérieur à un conducteur aguerri", explique Julien Rencki.

Enfin, le directeur du Fonds de garantie rappelle que les conséquences financières pour les conducteurs non assurés peuvent être lourdes : "Nous allons exercer ce qu'on appelle le recours, c'est-à-dire leur demander de nous rembourser les sommes versées aux victimes. Ça peut représenter des montants très importants, en particulier quand il y a des accidents graves" et "des blessures très graves. Des centaines de milliers d'euros, parfois plus". Une telle dette peut bouleverser un destin  : "On a des conducteurs, souvent jeunes, qui vont se retrouver endettés à vie à l'égard du Fonds de garantie, et c'est évidemment navrant, mais c'est la loi".

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