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Déraillement d'un TGV en Alsace : un rapport confirme une "vitesse très excessive"

Onze personnes sont mortes lors du déraillement d'une rame d'essai de la ligne à grande vitesse entre Paris et Strasbourg, le 14 novembre. Le BEA publie ses premières conclusions, lundi.

Carole Bélingard

France Télévisions

Publié le 08/02/2016 14:25 Mis à jour le 08/02/2016 15:16

Temps de lecture : 2min

La rame d'essai du TGV Est dans le canal à Eckwersheim (Bas-Rhin), le 15 novembre 2015, après le déraillement de la veille. (FREDERICK FLORIN / AFP) — La rame d'essai du TGV Est dans le canal à Eckwersheim (Bas-Rhin), le 15 novembre 2015, après le déraillement de la veille. (FREDERICK FLORIN / AFP)

"C'est la cause unique de l'accident." Presque trois mois après le déraillement d'un train d'essai à Eckwersheim (Bas-Rhin), le 14 novembre 2015, le BEA-TT (bureau enquêtes et accidents-transports terrestres), publie une note d'étape, lundi 8 février. Et l'organisme, qui dépend du ministère des Transports, est formel : c'est la vitesse excessive qui a causé le déraillement du TGV et la mort de onze personnes.

La rame de la LGV Est européenne effectuait un voyage d'essai entre la gare de Meuse TGV et Strasbourg en vue d'une mise en service commerciale prévue, au départ, le 3 avril. Elle est finalement reportée au 3 juillet.

"Un déclenchement du freinage trop tardif"

Quand le train a déraillé, il roulait à une vitesse de 243 km/heure pour une vitesse prévue de 176 km/h. La note affirme que "l'excès de vitesse constaté était dû uniquement à un déclenchement du freinage trop tardif d’environ 12 secondes".

La vitesse nominale sur ce tronçon est même de 160 km/h. Mais les trains d'essai peuvent atteindre une vitesse limite de plus 10% pour tester la voie. C'est cette survitesse systématique qui est pointée du doigt par le BEA dans sa note d'étape : "Il n’apparaît pas qu’un 'balayage' exhaustif en survitesse lors de l’homologation d’une ligne nouvelle soit nécessaire pour en garantir la sécurité de l’exploitation future", explique le rapport.

En revanche, le BEA assure que ses premières conclusions "ne permettent pas, a priori, de remettre en cause le sérieux des personnes en charge de l’exécution des essais, ni de mettre en évidence que la présence d’invités à bord de la rame ait pu jouer un rôle significatif dans la survenue de l’événement". Cinquante-trois personnes se trouvaient à bord au moment de l'accident, dont des enfants et conjoints de cheminots.