Crash dans les Alpes : comment identifier les victimes ?
Essentielle pour permettre aux familles d'entamer leur travail de deuil, l'opération s'annonce longue et difficile.
"Les plus grands morceaux de corps que nous avons repérés ne sont pas plus grands qu'un attaché-case." Sur RTL, un gendarme qui s'est rendu sur les lieux du crash de l'A320 de Germanwings confirme ce que les premières images laissaient présager : l'avion et ses passagers ont été pulvérisés sur les flancs du massif des Trois-Evêchés (Alpes-de-Haute-Provence).
Parallèlement à l'élucidation des causes du drame, les enquêteurs se concentrent désormais sur l'identification des 150 victimes. Francetv info détaille la manière dont ils procèdent.
En recueillant tous les indices sur la zone de crash
C'est l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) qui est chargé des opérations. Selon BFMTV, son équipe est composée de quatre légistes, cinq spécialistes des empreintes digitales, six généticiens, deux odontologistes, chargés de l'identification dentaire, quatre spécialistes en identification des victimes de catastrophes et trois spécialistes en fixation des scènes d'accident.
Le processus est extrêmement précis et codifié. Interpol (lien PDF) a notamment publié un guide complet qui détaille les différentes étapes à suivre. "L'expérience acquise lors de différentes catastrophes le démontre : il faut impérativement que le ramassage des corps soit fait de la manière la plus méthodique possible, ce qui peut prendre beaucoup de temps", confirme à Slate le docteur Patrice Mangin, qui a dirigé les opérations de médecine légale après le crash du mont Saint-Odile en 1992.
Pour le moment, les gendarmes se pressent et "tentent de récupérer tout ce qu'ils peuvent, on ramasse absolument tout", précise sur place le lieutenant-colonel Xavier Vialenc, de l'IRCGN.
En interrogeant les familles
Pour parvenir à mettre une identité sur chaque corps ou morceau de corps, les enquêteurs doivent s'entretenir avec les familles et les proches des défunts. Cela peut permettre de connaître les particularités physiques des victimes, comme leur pointure, leur poids, la couleur de leurs cheveux, de leurs yeux, la présence d'un tatouage, d'une cicatrice ou d'une prothèse.
"Les indices sur l'aspect physique des gens permettent de réaliser un premier tri, explique au Figaro le professeur Valéry Hédouin, responsable du service de médecine légale au CHRU de Lille, qui précise toutefois que "dans le cas présent, on imagine que cela va difficilement être possible, vu l'état des dépouilles".
En procédant à des tests ADN
Selon Nice-Matin, des prélèvements buccaux d'ADN vont être pratiqués sur les parents des victimes dès leur arrivée près du site du crash, mercredi 25 mars. "Vu l'état des corps, leur identification par empreinte dentaire et digitale est très compromise. Nous serons plus efficaces avec des comparaisons ADN", explique au quotidien régional un cadre de l'IRCGN. Des prélèvements que pourront refuser les familles, a précisé le procureur de Marseille.
Pour Mariannick Le Gueut, professeure de médecine légale à Rennes interrogée par Le Figaro, les analyses devraient concerner tous les fragments, de manière à rendre aux familles une dépouille la plus complète possible. Une opération qui pourrait prendre jusqu'à deux semaines, selon Klaus Püschel, médecin légiste interrogé par la chaîne allemande RTL.
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