Pesticides : le Fonds d'indemnisation des victimes enregistre un record de demandes
Le nombre de dossiers déposés a augmenté de plus de 40% l'an dernier, indique mercredi le Fonds dans son rapport annuel. Les demandes concernant des enfants augmentent également.
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Le fonds d'indemnisation des victimes de pesticides a enregistré en 2024 une explosion des demandes de réparations : 43% de plus sur un an, indique le fonds dans son rapport annuel, publié mercredi 3 septembre. Créé il y a cinq ans par la loi de financement de la Sécurité sociale, ce fonds n'a jamais reçu autant de dossiers.
Plus précisément, 958 victimes d'exposition professionnelle aux pesticides ont demandé reparation l'année dernière. En cinq ans, le nombre de demandes d'indemnisation a été multiplié par dix.
Dans 90% des cas, il s'agit d'agriculteurs ou anciens agriculteurs, notamment des céréaliers, viticulteurs et maraîchers. Ils souffrent aujourd'hui de pathologies comme la maladie de Parkinson, de cancers du sang et du systeme lymphatique, de cancers de la prostate.
Sur l'ensemble des dossiers qui ont pu être instruits l'année dernière, 750 ont obtenu un accord d'indeminsation. "C'est une belle avancée", reconnaît Claire Bourrasseau, de l'association Phyto-victimes. Malheureusement, beaucoup de malades ignorent encore ce dispositif, faute de communication suffisante. "On estime qu'on pourrait faire mieux, et plus, pour les victimes, déplore-t-elle. Pour informer vraiment les travailleurs de leurs droits, en allant vers les gens parce que tout le monde n'a pas l'information."
"C'est quand même une procédure administrative qui reste complexe quand on n'en a pas l'habitude", reconnaît Claire Bourrasseau. "Il faut que les gens soient accompagnés par les associations qui existent."
De plus en plus de dossiers concernent des enfants
Par ailleurs, de plus en en plus de demandes concernent aussi des enfants, exposés in utero du fait de l'activité professionnelle de leur mère. Ces dossiers représentent 20 demandes déposées en 2024, deux fois plus que l'année précédente, et pourraient encore augmenter à l'avenir. Ces demandes de réparations concernaient des cas d'enfants souffrant de malformations, de leucémies ou de troubles neurologiques.
Selon l'association Phyto-victimes, certains malades ayant travaillé dans le secteur des espaces verts, dans la désinsectisation, les fleuristes ou encore les professionnels du bois peuvent aussi avoir été exposés a des pesticides au détriment de leur santé.
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